Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Caroline Laflèche a enseigné l'histoire et la géographie pendant des années. Aujourd'hui, l'histoire, elle l'écrit! Rencontre avec l'auteure des aventures de Gaspard et Eugène.

Titulaire d'un baccalauréat en enseignement secondaire de l'histoire et de la géographie depuis 2001, Caroline Laflèche a été enseignante durant une décennie, par amour de la matière, des forêts et des enfants, évidemment. «J'ai enseigné au régulier, en adaptation scolaire, aux élèves ayant des troubles du comportement. On peut dire que j'ai fait le tour», dit-elle.

La réforme et l'adaptation à la nouvelle structure qui en découle, en plus des conditions difficiles, auront eu raison du plaisir d'enseigner de Caroline. «Même après toutes ces années, j'étais encore dans une situation précaire», explique la professeure.

Gaspard et Eugène

Depuis janvier, elle envoie chaque mois des lettres personnalisées à des enfants du Québec et de la Belgique, qui peuvent ainsi suivre les péripéties de Gaspard et Eugène, les deux aventuriers créés par Mme Laflèche. Son conjoint s'occupe de les illustrer. Pour l'instant, près de 50 enfants sont abonnés.

À 35 ans, comme éditrice du Globematin, elle peut maintenant choisir les sujets dont elle veut parler. «J'ai réussi à trouver un emploi où ma passion de l'écriture, de l'histoire et de la géographie est réunie», se réjouit-elle.

La nouvelle auteure ne s'ennuie pas de la correction ni de la pression associée à l'enseignement. Elle n'a toutefois aucune sécurité financière. Malgré tout, elle ne retournerait pas devant une classe. Du moins, pas pour le moment.

Ce qu'elle préfère par-dessus tout? «La liberté de créer et de raconter», lance la principale intéressée. Elle en profite notamment pour faire connaître les villages du Canada aux tout-petits, et pour leur faire découvrir le secret du parlement. Selon les demandes, elle écrit également des histoires sur mesure, pour les élèves d'une classe ou les enfants d'une garderie. Un numéro hors série est aussi paru pour Noël.

«Comme je sais communiquer avec les enfants, je fais aussi des lectures publiques», ajoute-t-elle.

Elle visite également les salons du livre de la province. Pas de doute, Caroline Laflèche continuera de raconter l'histoire du pays aux enfants, une lettre à la fois.