Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Par amour pour les plantes et le mouvement «Peace and Love», Julie Boudreau est devenue horticultrice en 1990. Elle n'a toutefois plus les mains dans la terre, puisqu'elle est rédactrice en chef web depuis trois ans. Même si le changement semble radical, il était tout naturel pour la principale intéressée.

Julie Boudreau est titulaire d'un DEC en horticulture ornementale de l'ITA de Saint-Hyacinthe. Pendant sept ans, munie de souliers à bouts d'acier et d'outils, elle a travaillé d'arrache-pied sur le terrain. «J'ai participé entre autres à la construction des Grands Jardins de Normandin au Saguenay-Lac-Saint-Jean, j'ai aménagé plusieurs terrains de golf et été horticultrice au Casino de Montréal», souligne-t-elle.

En 1997, elle a été embauchée comme chroniqueuse au magazine Fleurs, Plantes et Jardins. Elle a alors délaissé le terrain, mais elle a continué d'augmenter son expérience horticole: en plus des articles, elle a publié des livres sur l'horticulture et les plantes aux éditions Bertrand Dumont, et elle a participé régulièrement à des émissions de radio et de télévision. «Je suis bien tombée. À l'époque, tout le monde parlait de jardins, c'était la mode», se souvient Mme Boudreau.

Elle est ensuite entrée aux Éditions Pratico-Pratiques en 2006, où elle a tenu les rênes du magazine Je jardine pendant deux ans, comme rédactrice en chef. À 38 ans, elle est aujourd'hui rédactrice en chef web pour l'ensemble de l'entreprise. Coordination du contenu et développement du site, référencement, animation des réseaux sociaux du groupe: les tâches de Julie Boudreau sont variées et englobent tout ce qui touche de près ou de loin à l'informatique.

Quel lien unit la bêche et le clavier? «Rien du tout! Même les valeurs sont opposées», rigole Julie Boudreau. «La seule chose commune, ajoute-t-elle, c'est le côté non routinier. Chaque jour est différent autant en horticulture qu'en rédaction web.»

Travailler à l'extérieur manque à Julie Boudreau. Les nombreux contacts aussi, elle qui avait pu se bâtir un réseau impressionnant en horticulture. Un nouveau départ exige souvent de recommencer à zéro. «Mais je n'ai rien jeté aux poubelles, le changement s'est vraiment fait facilement, naturellement. Je referais le même parcours sans hésiter.»