Les perspectives d'embauche dans le secteur de la construction resteront élevées durant les prochaines années. Le travail ne manquera pas pour ceux qui choisiront l'un des 26 métiers de cette industrie.

Les 10 dernières années ont été fastes pour la construction d'habitations. Mais les années à venir seront celles de la construction industrielle, avance Bill Empey, associé de la firme d'études Prism et consultant auprès du Conseil sectoriel de la construction (CSC).

«Des grands projets arrivent dans le secteur des mines. Cela va demander des travailleurs spécialisés, prêts à travailler sur les sites éloignés», précise M. Empey.

«La construction industrielle devrait doubler d'ici 2015», prévoit Louis Delagrave, directeur de la recherche à la Commission de la construction du Québec (CCQ). Ces projets favoriseront l'emploi dans certains métiers actuellement en surplus de main-d'oeuvre.

Les mécaniciens de chantier seront parmi ceux qui profiteront de la croissance de la construction industrielle. Le chômage est présent dans ce métier, mais l'essor des projets miniers devrait résorber ce problème.

La construction institutionnelle et commerciale bénéficie présentement des investissements gouvernementaux. La construction des grands hôpitaux montréalais nourrit la demande de travailleurs dans la région métropolitaine. Et c'est sans compter la construction prochaine de tours de bureaux dans le centre-ville de Montréal.

Malgré une moyenne d'âge en baisse, le secteur de la construction doit aussi se préparer à remplacer les départs à la retraite. Plusieurs métiers connaissent déjà des difficultés de recrutement. C'est le cas des cimentiers-applicateurs, des calorifugeurs, des ferblantiers, des mécaniciens d'ascenseur, des vitriers et des peintres.

D'autres métiers ne connaissent pas ces tensions. Le marché parvient à absorber les nouveaux menuisiers, pourtant les plus nombreux parmi les finissants des écoles. Mais «ce métier devrait subir le ralentissement de la construction résidentielle», souligne Louis Delagrave.

Immigrants sollicités

Le secteur de la construction veut attirer davantage d'immigrants sur les chantiers. «Il va falloir de plus en plus nous ouvrir à d'autres clientèles que les jeunes hommes francophones blancs», estime Louis Delagrave, directeur de la recherche à la Commission de la construction du Québec (CCQ).

«Il n'y a pas beaucoup d'immigrants qui viennent travailler dans la construction. C'est un public qu'on veut davantage attirer, ajoute M. Delagrave. Dans cinq ans, on risque de frapper un mur avec le recrutement, en raison de la concurrence des autres secteurs.»

Pour rejoindre le secteur de la construction, les immigrants peuvent faire reconnaître leurs diplômes et leurs expériences de travail acquis à l'étranger. La CCQ détaille les démarches à suivre sur son site Web: www.ccq.org.

La construction en chiffres:

Nombre de travailleurs dans le secteur de la construction en 2011: 159 000

Nombre de finissants des écoles professionnelles en 2011: 7000

Nombre de nouveaux charpentiers-menuisiers en 2011: 3400 (c'est le métier le plus fourni du secteur)

Nombre de nouveaux travailleurs requis chaque année jusqu'en 2014 dans la grande région de Montréal: 7500

Le pourcentage de femmes parmi les peintres: 9% (c'est le métier le plus féminisé du secteur de la construction)

Le pourcentage des mécaniciens de chantier qui sont appelés à se déplacer d'une région à l'autre: 45% (la moyenne du secteur est de 18%)

Le pourcentage de travailleurs âgés de moins de 30 ans en 2010: 30% (57% ont de 30 à 54 ans. 13% ont plus de 55 ans)

Source: Commission de la construction du Québec (CCQ)