En voulant réduire son impact sur l'environnement, on risque parfois de déplacer le problème ailleurs, comme lorsqu'on achète des produits bios qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour se rendre sur nos tablettes... Sont-ils vraiment plus écologiques?

C'est pour répondre à ce genre de question que l'analyse du cycle de vie (ACV) d'un produit ou d'un procédé entre en jeu. L'ACV consiste à analyser les impacts environnementaux d'un produit à partir de l'extraction des matières premières jusqu'à son traitement en fin de vie. Elle permet de détecter les étapes où les impacts sont les plus importants afin d'agir là où ça compte.

Ceux qui appliquent l'ACV, les analystes en cycle de vie, sont de plus en plus en demande. «On peut travailler en recherche et dans des boîtes de consultants, qui ont aussi commencé à offrir ce service», dit Marie-Luc Arpin, doctorante au Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) à l'École polytechnique de Montréal.

Certaines entreprises parmi les plus avancées en matière de développement durable engagent aussi des analystes en ACV à l'interne.

Ce métier exige des capacités d'analyse et de synthèse poussées, mais aussi une certaine dose d'intuition. «Il faut savoir interpréter les résultats car ce n'est jamais blanc ou noir», explique Geneviève Martineau, analyste sénior au CIRAIG.

La plupart des analystes viennent des programmes de génie et détiennent une maîtrise. Geneviève Martineau détient un baccalauréat et une maîtrise en génie chimique. Les deux jeunes femmes sont intarrissables sur les possibilités de l'ACV. «C'est une façon de voir le monde qui permet vraiment d'avancer», dit Marie-Luc. «Je voulais sauver la planète, ajoute Geneviève, mais pas en trouvant des solutions de bout de tuyau. L'ACV permet de prendre les bonnes décisions en amont.»