Classes bondées, décrochage scolaire et élèves en difficulté: il n'est pas toujours facile d'être enseignant. Le métier demande beaucoup de passion et de persévérance, mais offre de beaux défis pour les intéressés. Les perspectives s'annoncent d'ailleurs favorables dans les prochaines années pour les enseignants du primaire et du secondaire.

Besoin de sang neuf

Selon les chiffres du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), il faudra embaucher plus de 2500 enseignants par année dans les écoles primaires du secteur public, et ce, d'ici 2014. Au secondaire, le MELS prévoit qu'il faudra notamment embaucher 884 nouveaux enseignants en 2013.

«Deux raisons expliquent ce besoin de main-d'oeuvre», estime Manon Bernard, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE). «Il y a d'abord la baisse du nombre d'élèves par classe et l'augmentation du nombre d'élèves au Québec», dit-elle. En effet, les enfants du mini baby-boom entreront bientôt à l'école.

«Ce n'est pas nouveau, mais il y a une pénurie d'enseignants en mathématiques et en sciences au secondaire», assure Manon Bernard. L'anglais langue seconde et l'adaptation scolaire sont deux autres spécialisations où l'on manque cruellement d'effectifs. «C'est particulièrement vrai pour l'anglais, puisque le gouvernement Charest veut augmenter le nombre d'heures allouées à cette matière», ajoute-t-elle.

Les enseignants en arts, en musique et en éducation physique seront également recherchés. Jusqu'en 2014, si l'on se fie aux données du MELS, il faudra en embaucher plus de 1000 annuellement, afin de pourvoir des postes permanents et à temps partiel.

Précarité

Ce n'est pas tout d'attirer de nouveaux professeurs, il faut également les garder. «Les conditions de travail ne sont pas faciles pour les enseignants», d'après Mme Bernard. Avec les réunions, les corrections et les rencontres de parents, les journées de travail sont longues. La précarité est aussi une réalité pour plusieurs d'entre eux.

Une fois l'apprentissage terminé, les jeunes diplômés font bien souvent leurs armes en faisant de la suppléance de courte ou de longue durée. Certains décrochent leur premier emploi grâce à un remplacement de congé de maternité ou un poste à temps partiel.

Règle générale, avant d'obtenir une permanence, la plupart d'entre eux devront patienter de cinq à six ans. Ce délai varie selon les régions et les spécialités enseignées. Après ce passage obligé, les enseignants pourront toutefois choisir le poste et les tâches qui leur conviennent.