Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Après près de 15 ans dans une entreprise pharmaceutique, Jean-François Beaulieu a décidé de tout lâcher pour vivre de sa passion. Depuis quelques années, il est ébéniste et possède son propre atelier. Une réorientation qu'il ne regrette absolument pas.

Pendant son baccalauréat, Jean-François Beaulieu s'est vu offrir une occasion dans le domaine biomédical. Une chance qu'il a saisie, et qui l'a amené à grimper les échelons, passant de gérant d'entrepôt à vice-président aux opérations. «Cette expérience m'a permis de relever de nombreux défis», dit-il.

Pourquoi alors changer de branche? «Le milieu de travail était difficile et je faisais des journées de 14 à 15 heures, se souvient M. Beaulieu. Je n'avais même plus le temps de voir ma famille.» Créatif, il voulait également exploiter cette facette de sa personnalité.

Le choix d'une nouvelle carrière s'est imposé tout naturellement à lui: «Pour me détendre, je travaillais déjà le bois la nuit!»

En 2006, il suit une formation en ébénisterie, où il apprend à sculpter le bois de manière traditionnelle. «Comme un ébéniste avant que les centres de rénovation n'existent, j'ai d'abord construit mes outils. Maintenant, je conçois des meubles sans quincaillerie, maintenus notamment par des chevilles de bois», explique-t-il.

Sa nouvelle profession lui permet de laisser libre cours à son imagination. «Je me sens extrêmement choyé de faire ce métier et de pouvoir utiliser ma créativité dans mon travail», assure-t-il.

Métier solitaire

Son passage dans le milieu pharmaceutique a toutefois permis à Jean-François Beaulieu de mettre au point une méthode de travail qui lui est encore utile aujourd'hui.

L'envers de la médaille, c'est qu'il travaille seul. «Certains jours, le fait de ne pas pouvoir diriger une équipe ou de travailler en groupe me manque beaucoup «, réalise M. Beaulieu.

Sa première carrière lui a aussi donné les moyens de poursuivre son rêve. «Si j'avais fait l'inverse et commencé en ébénisterie, je ne sais pas si j'aurais eu la force de continuer», estime-t-il. Comme quoi, la vie est bien faite, parfois.