Avec environ 200 entreprises et plus de 20 000 emplois, l'industrie pharmaceutique et les biotechnologies sont des débouchés importants pour les diplômés du Québec.

Montréal, avec plus de 80 entreprises pharmaceutiques, dont des grands joueurs internationaux tels que Johnson & Johnson, Merck Frosst ou GlaxoSmith-Kline, est un pôle important de l'industrie. En fait, le grand Montréal représente le seul endroit au Canada et l'un des rares dans le monde où une entreprise peut mener chaque phase de création d'un nouveau médicament, depuis la recherche fondamentale jusqu'à la commercialisation, d'après l'organisme Montréal In Vivo.

L'emploi

Entre 2005 et 2008, les emplois dans l'industrie pharmaceutique et les biotechnologies ont connu, ensemble, une croissance de 12,5 %, avec une croissance plus importante du côté des pharmaceutiques innovatrices (celles qui font de la R & D), soit 13,9 %. Toutefois, le secteur est en grande mutation, rendant les prédictions précises en main d'oeuvre assez hasardeuses.

« Il est difficile, à l'heure actuelle, de prédire les besoins en main d'oeuvre à court et à moyen terme, dit Alain Cassista, directeur général de Pharmabio Développement, le comité sectoriel de main d'oeuvre des industries des produits pharmaceutiques et biotechnologiques. Depuis 2008, on sent un ralentissement dans l'industrie, notamment du côté de l'innovation et des biotechnologies. On ne prévoit pas de pénurie de main d'oeuvre pour le moment, car le nombre de diplômés est constant. On note toutefois une préférence de la part des entreprises pour les employés ayant plus d'expérience, ce qui pourrait retarder l'entrée sur le marché du travail pour les nouveaux diplômés s'il n'y a pas davantage de relance dans l'industrie. »

Malgré ce contexte, le désintérêt actuel des jeunes pour les sciences préoccupe l'industrie en ce qui concerne la relève à long terme, ajoute M. Cassista. « C'est un milieu innovateur et il y aura toujours des emplois », dit-il.

À surveiller : la diminution du nombre de nouveaux brevets ainsi que l'arrivée à échéance de plusieurs d'entre eux, conjuguée au fait que le système de santé cherche à réduire ses coûts en ayant davantage recours aux médicaments génériques. Ces phénomènes pourraient faire en sorte que le secteur générique prendra plus de place dans l'avenir, et embaucher davantage.

« Il y a aura évidemment toujours de la recherche et de l'innovation. Reste à savoir si celle-ci va se faire chez nous ou si elle va se faire ailleurs », dit M. Cassista.

Autre tendance : de plus en plus, l'industrie recherche des candidats avec un double profil, c'est-à-dire possédant des compétences en gestion en plus de leur expertise scientifique.

Par ailleurs, les postes qui connaîtront la demande la plus forte au cours des deux ou trois prochaines années seront ceux de techniciens de laboratoire, d'associés de recherche clinique, d'analystes en contrôle de la qualité et d'opérateurs de bioprocédé ou de fabrication pharmaceutique, les chimistes, les représentants, les animaliers, les infirmiers et les cadres intermédiaires, selon Pharmabio Développement.

Industries pharmaceutiques et biotechnologies au Québec

-200 entreprises

-23 000 emplois

-60 % des emplois dans le secteur pharmaceutique

SOUS-SECTEURS

Pharmaceutique innovatrice : recherche fondamentale, développement de produits, recherche clinique, synthèse chimique, fabrication et mise en marché de produits d'ordonnance et de médicaments en vente libre.

Pharmaceutique générique : fabriquent et mettent en marché des versions génériques de médicaments dont les brevets Àsont échus ou des médicaments non brevetés, ou fabriquent pour des entreprises innovatrices.

Biotechnologies : spécialisées en recherche pour la découverte de nouveaux produits préventifs, diagnostiques ou thérapeutiques et dans la mise au point d'outils de recherche pour améliorer la capacité et l'efficacité aux différentes étapes du processus de la mise au point d'un médicament.

Recherche clinique et pré-clinique : se spécialisent dans les différentes phases des études cliniques et précliniques. Leurs clients sont les entreprises innovatrices, les biotechs santé et les entreprises de fabrication de produits génériques.

Production d'ingrédients actifs : font deux types de production, soit la synthèse chimique et les procédés biologiques.

Source : Pharmabio Développement