Entre le cinéma et le jeu vidéo, il n'y a qu'un pas, que Daniel Drapeau a franchi en 2007. Celui qui a étudié en production cinématographique à la Mel Hoppenheim School de Concordia de 2003 à 2006 est maintenant designer de jeux vidéo.

«Tout comme le 7e art, le jeu vidéo me permet de raconter une histoire», explique-t-il.

Daniel Drapeau voulait d'abord faire du cinéma expérimental. Il a d'ailleurs scénarisé et réalisé le documentaire Les fantômes de Mardin pendant sa formation, qui porte sur l'histoire fragmentée de sa famille à travers l'immigration, trois pays et deux guerres. Un court-métrage qui a été présenté au Hotdocs, le festival international du documentaire de Toronto.

Ce dernier trouvait par contre difficile tant financièrement qu'émotionnellement de faire du cinéma. Et du coup, c'était aussi stressant. C'est pour cette raison qu'il a décidé de changer de branche. Il a complété un DESS en jeu vidéo, qui lui a ouvert les portes d'Ubisoft Montréal en 2007.

Sur un air connu

«Le jeu vidéo est un peu le cousin du cinéma. C'est créatif, et on y retrouve la même structure», assure-t-il. «En plus, je peux utiliser le langage cinématographique et l'intégrer au jeu vidéo», ajoute le designer.

S'il a mis de côté le grand écran, sa formation lui est par contre utile au quotidien dans son travail. «Le designer de jeux est l'équivalent du réalisateur au cinéma. Je dois m'approprier la vision du directeur créatif et la transformer en jeu, en lui ajoutant des règles», illustre-t-il.

Son travail demande beaucoup de créativité. Il faut également être un bon communicateur, puisqu'il faut savoir vendre - et défendre - ses idées au reste de l'équipe. Une bonne dose de diplomatie est également utile.

Le cinéaste en lui n'est toutefois jamais bien loin. «Le jeu vidéo à Montréal est ce que le cinéma est à Hollywood. J'ai la capacité de rejoindre et de toucher des gens de partout à travers le monde. Et c'est ce que je préfère de mon travail.»