La génération Y représente déjà le quart de la main-d'oeuvre au Québec. Un chiffre qui ira en augmentant. Les entreprises doivent donc en tenir compte dans la course au recrutement et pour retenir les meilleurs talents. Du coup, celles qui se soucieront de responsabilité sociale et environnementale pourraient mieux réussir que d'autres.

Selon Marc-Étienne Julien, président de la division Recrutement de Randstad Canada, une entreprise spécialisée dans les services en ressources humaines, nul doute que les sociétés qui s'arrimeront aux valeurs de la nouvelle génération sauront mieux se démarquer.

«La jeune génération a été élevée avec ces valeurs et l'implication sociale est une notion qui gagne en importance pour eux, dit-il. Ils reconnaissent la valeur que ça ajoute à une entreprise. Cela devient un facteur de motivation à être embauché et à demeurer au sein d'une société.»

Spécialiste de la génération Y, l'auteur et conférencier Stéphane Simard partage la même idée.

«Les jeunes cherchent un sens à ce qu'ils font au travail, et sont de plus sensibles à ce que j'appelle le capitalisme équitable, précise-t-il. Oui, c'est bien beau, faire de l'argent, mais ça profite à qui vraiment? L'entreprise n'existe pas en dehors de la société, elle fait partie d'un écosystème, et redonner à la communauté fait partie de ça.»

En accord avec ses valeurs

S'il est bien de redonner à sa communauté ou de se préoccuper de questions environnementales, les entreprises doivent faire attention de rester en accord avec leurs valeurs.

Essayer de profiter de la vague sans vraiment y adhérer pourrait causer plus de dommages que de bénéfices, avertit M. Simard.

«Il faut rester cohérent avec l'image de l'entreprise, sinon c'est du mauvais marketing. C'est bien beau, mettre de l'avant de belles valeurs sociales, mais comment cela se traduit-il au quotidien dans l'entreprise? Les jeunes voient clair là-dedans et ne sont pas dupes devant ceux qui essaient d'en profiter!»

Si, en tant qu'employeur, vous cherchez une façon de vous engager socialement, M. Simard suggère de d'abord faire l'inventaire de ce que vos employés font déjà par eux-mêmes bénévolement et de s'associer à une démarche qui semble leur tenir à coeur.

S'impliquer localement, en s'associant à une petite cause, peut aussi avoir plus d'impact sur une communauté que les traditionnelles campagnes de financement pour les organismes nationaux.

Chez Randstad, la responsabilité sociale prend une importance particulière, alors que l'entreprise néerlandaise apparaît pour la première fois dans le palmarès 2011 des Top Foreign Corporate Citizens au Canada, un classement réalisé par Corporate Knight depuis 2002 et qui souligne les efforts faits dans le domaine de la responsabilité sociale par des entreprises étrangères installées au pays.

«Nous avons fait beaucoup d'efforts au cours des dernières années pour mettre en place diverses initiatives, car c'est très important pour nous et cela fait partie de nos valeurs d'entreprise. En fait, notre mission, c'est de promouvoir simultanément les intérêts de tous les gens avec qui on travaille», affirme M. Julien.

Par exemple, au Québec, Randstad est partenaire du Club des petits déjeuners et les employés peuvent servir bénévolement le déjeuner aux enfants avant le travail.

Randstad est aussi associé avec VSO, une organisation de développement international qui lutte contre la pauvreté, et a mis sur pied un partenariat qui permet à ses employés de partir en mission humanitaire d'une durée habituelle de six mois.

«Durant ce temps, nous protégeons leur emploi et il y a également une aide financière. Plusieurs de nos employés ont participé à ce programme et ils en retirent une immense fierté!», ajoute-t-il.

«Nul doute, toutes ces initiatives nous aident sur le plan de l'attraction des candidats. Les gens sont fiers de travailler pour nous, ils sont motivés et reconnaissent la valeur que ça ajoute à leur travail de pouvoir être engagés dans leur communauté», estime M. Julien.