Opérateur d'ascenseur, laitier, draveur... Avec l'évolution des technologies, certains métiers ont disparu ou sont en voie de disparition. La Presse dresse pour vous le portrait de ces dinosaures du monde du travail et de leurs équivalents d'avenir.

Un train circule avec deux rames jumelées dont les destinations sont différentes. Pour que chaque rame arrive à bon port, il n'y a qu'une solution: la bifurcation. C'est là qu'entre en jeu l'aiguilleur, qui attend et doit ouvrir le chemin. Si le métier n'a pas disparu, il a beaucoup changé depuis ses débuts au XVIIIe siècle.

Avant de s'informatiser, le métier d'aiguilleur se faisait à la force des bras. Souvent seul dans sa cabine, celui-ci préparait, en tirant sur de lourds leviers, les appareils de voie et les signaux. Tout son travail se résumait à trois règlements: celui des aiguilles, celui des signaux et celui de la surveillance de la voie. Le tableau de la marche des trains, qui indiquait les heures de passage des divers trains à son poste, lui servait de guide.

Un poste-clé

L'aiguilleur avait de lourdes responsabilités: il devait tracer l'itinéraire de trains qu'il ne voyait pas encore, pour éviter les accidents. Lorsque le train passait, tout devait être en place, signaux et aiguilles, puisqu'il était trop tard pour rectifier. Les aiguilleurs, qui avaient la vie des passagers entre leurs mains, n'avaient pas droit à l'erreur.

Le métier était aussi épuisant: les sonnettes électriques des aiguilles tintaient à chaque mouvement, celle du téléphone aussi, tandis que les voyants électriques de signalisation et de positionnement des trains s'allumaient ou s'éteignaient continuellement.

Aujourd'hui, les aiguilleurs travaillent dans des centres d'aiguillage, dotés de relais informatiques.

... à aiguilleur du ciel

Sans le contrôleur de la circulation aérienne, plus connu sous le nom d'aiguilleur du ciel, le trafic aérien tournerait bien vite à la catastrophe. Rivé à ses écrans, il surveille la navigation aérienne d'une tour de contrôle ou d'un centre au sol. Tour d'horizon du métier.

Le contrôleur aérien est en quelque sorte le chef d'orchestre de l'aéroport. C'est lui qui donne les instructions de roulage au sol, de décollage et d'atterrissage. « Il faut faire décoller et atterrir les avions en toute sécurité... et par tous les temps », précise Pierre Daoust, lui-même contrôleur. Étourdis et peu confiants, s'abstenir !

Après avoir guidé un aéronef pour qu'il s'envole en toute sécurité, celui-ci passe le contrôle à son collègue responsable de l'espace aérien où se dirige l'appareil. Le métier d'aiguilleur du ciel en est un d'équipe.

Sous pression

Le travail demande un grand sens des responsabilités, selon Pierre Daoust. « Si un avion doit changer sa vitesse ou son altitude, c'est au contrôleur de réagir au quart de tour et de prendre une décision en temps réel. C'est aussi à lui de déclencher le processus d'urgence en cas d'accident grave. » Une bonne concentration est aussi de mise.

Seule NAV CANADA offre la formation pour devenir contrôleur aérien. Elle se donne à Cornwall, en Ontario, et dure de trois à quatre mois. Les cours sont à la fine pointe de la technologie : il y a des écrans pour chaque élève, ainsi que des simulateurs de vol. Le placement est de 100 % mais il faut être prêt à travailler n'importe où au pays.