Constamment préoccupée par la prévention en santé et sécurité dans le milieu de la restauration, l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ) met en ligne une toute nouvelle section consacrée au sujet sur son site internet.

C'est au début du mois de mai qu'a été ajouté sur le site de l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ) un nouvel outil gratuit de prévention en ligne s'adressant aux restaurateurs (www.restaurateurs.ca/arqppsst). On peut y trouver plusieurs aides très utiles, notamment ce que doit contenir une trousse de premiers soins ou comment instaurer au sein de son entreprise une méthode d'enquête et d'analyse d'incident, toutes des obligations à remplir en vertu de la Loi sur la santé et sécurité au travail.

La préoccupation de l'ARQ pour l'intégration en emploi et la santé et sécurité au travail (SST) ne date pas d'hier, affirme François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales pour l'association qui regroupe pas moins de 4500 restaurateurs. «Notre industrie emploie près de 200 000 personnes, dont plusieurs jeunes. C'est donc très important pour nous d'aider les restaurateurs à gérer plus facilement leurs dossiers de santé et sécurité au travail. D'autant plus que plusieurs de nos membres sont des PME qui n'ont pas une structure établie pour les aider en ce sens. On croit qu'en facilitant la gestion, on va améliorer la prévention.»

Dans cet esprit, l'ARQ a fondé il y a quelques années une mutuelle de prévention en SST, la deuxième plus grosse au Québec après le secteur automobile avec 1300 membres. Mais offrir un outil facilement accessible par internet devenait nécessaire, explique M. Meunier: «C'est un peu l'air du temps qui nous a poussés à agir. C'est un incontournable et le secteur de la restauration est en retard en ce qui concerne l'utilisation d'internet.» Une réalité qui devrait probablement évoluer rapidement, avec l'arrivée de la nouvelle génération, croit-il.

Un travail dangereux!

L'industrie de la restauration est propice aux accidents de travail, que ce soit en cuisine ou en salle, qu'on parle de coupures, de lésions dues à des gestes répétitifs ou de chutes sur des surfaces glissantes. D'où l'importance de la prévention, car le secteur se situait, entre 2001 et 2004, au premier rang (en nombre absolu) des lésions professionnelles survenues annuellement chez les travailleurs, selon une étude de l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) publiée en 2008. Toujours selon cette étude, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a versé 14,2 millions de dollars durant ce laps de temps au secteur de la restauration pour le programme de réadaptation physique, sociale et professionnelle, soit près de 30% de tout l'argent déboursé en indemnisation.

Le nouvel outil est très convivial, polyvalent, rapide et moins encombrant que les documents papier qui se retrouvent souvent au fond du classeur, avance M. Meunier: «On y retrouve toutes sortes de grilles, formulaires et registres qui peuvent, dans la plupart des cas, être personnalisés, téléchargés, imprimés ou remplies en ligne.»

Par exemple, l'employeur pourra imprimer et afficher sur le lieu de travail le mode d'emploi de la trancheuse ou du mélangeur, permettant un rappel visuel fréquent pour l'employé. Car, en matière de santé et de sécurité du travail, la clé, c'est de répéter... «Avec l'habitude, on oublie parfois qu'on utilise des appareils coupants et dangereux!», dit M. Meunier.

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L'industrie de la restauration au Québec en bref

- Nombre d'employés: 192 000

- Nombre d'établissements: 19 000

- Chiffre d'affaires: 9,6 millions de dollars

- Taux de syndicalisation: 11,5%

- Moyenne d'accidents par année: 4000, dont 97,9% d'accidents de travail

- Plus de la moitié des travailleurs victimes de lésions professionnelles sont âgés de moins de 30 ans.

- Blessures les plus fréquentes: doigts (24,2%) et région dorsale (20,2%).

- Nature des principales blessures: foulures/entorses (26%), coupures (18%).

- Principales causes des accidents: surface de travail (17%), personnes (16%), outils à main (16%).

- Taux horaire moyen, serveur (avec pourboire): 20,37$

- Taux horaire moyen, chef cuisinier: 17,41$

- Taux horaire moyen, plongeur: 9,99$

Sources: Profil statistique des légions professionnelles et de leur gravité chez les travailleurs de la restauration, 2001-2004, IRSST; Profil et performance de la restauration québécoise, 2010, ARQ