Opérateur d'ascenseur, laitier, draveur... Avec l'évolution des technologies, certains métiers ont disparu ou sont en voie de disparition. La Presse dresse pour vous le portrait de ces dinosaures du monde du travail et de leurs équivalents d'avenir.

Avec l'apparition des objets usinés et de l'automobile, le travail devient de plus en plus rare pour les forgerons traditionnels. Les quelques survivants se sont recyclés dans la ferronnerie d'art, tandis que des artisans venus d'Europe ont choisi de s'installer au Québec. C'est le cas de Fernando Lopez, qui s'est établi à Saint-David.

Fernando Lopez a fait ses classes en serrurerie et ferronnerie. Son entreprise, La Forge Métiers d'autrefois, a ouvert ses portes en 1996. La liste de ses réalisations est longue: il y fabrique des rampes, des portails, des clôtures, des tonnelles, des gloriettes, des grilles, des enseignes, des meubles de jardin et des lustres.

«Après une rencontre avec le client, je dessine les croquis, commande le matériel et fais les gabarits. Puis, je forge et mets en forme les pièces», explique l'artisan.

Un métier qui s'éteint

Selon Statistique Canada, on dénombrait 18 000 forgerons en 1921. À peine 100 -uniquement des hommes- ont été recensés au Québec en 2009. Ce nombre inclut aussi les monteurs de matrices.

Seul travailleur de son entreprise, Fernando Lopez ne chôme pas: «Mon carnet de commandes est rempli pour deux ans!», dit-il. Il cherche maintenant quelqu'un pour l'épauler. Celui-ci devra former son nouvel employé de A à Z, puisqu'il n'y a pas de programme de formation dans le domaine au Québec. Pas de doute, c'est bien en forgeant qu'on devient forgeron.

Petit-fils d'un machiniste, Simon Lamarre avait de l'intérêt pour les métiers de l'acier. C'est la raison pour laquelle il s'est tourné vers la formation collégiale en Technologie du génie métallurgique, à Trois-Rivières. Celle-ci vise à former des techniciens aptes à travailler entre autres dans des alumineries, des aciéries ou des fonderies. Chaud devant.

La métallurgie, c'est l'industrie de la première transformation des métaux. Ces derniers sont fondus et affinés, puis utilisés sous forme de lingots pour fabriquer feuilles, rubans, barres, tiges et fils métalliques.

Simon Lamarre est à l'emploi de Sorel Forge depuis l'an 2000. De technicien en aciérie, il a grimpé les échelons jusqu'au poste de gestionnaire du département. Il doit maintenant s'assurer que tout fonctionne bien à la forge et dans l'équipe qu'il dirige. «C'est ce que j'aime particulièrement dans mon métier : il y a beaucoup d'occasions d'avancement. Il ne faut pas non plus oublier le salaire, qui est excellent!», ajoute-t-il en riant.

Un besoin de relève

Malgré les bonnes perspectives d'emploi, les candidats manquent à l'appel en métallurgie. «Les besoins de main-d'oeuvre qualifiée sont criants», estime Simon Lamarre.

Même si l'industrie compte environ 30 000 travailleurs au Québec, plusieurs employés prendront leur retraite dans les prochaines années. Et les écoles peinent à attirer les élèves. Les portes sont donc grandes ouvertes pour les intéressés.