En Nouvelle-France, chaque seigneurie possédait un moulin à blé pour les besoins de ses censitaires. René Simard, propriétaire du moulin La Pierre, perpétue la tradition en exploitant le dernier moulin à farine traditionnel encore en activité toute l'année au Québec.

«Un bon meunier se sert de tous ses sens», explique René Simard. Celui qui produit 500 tonnes de farine biologique par an assure qu'il reconnaît un bon grain à l'odeur, qu'il le touche pour être certain que la mouture convient, et qu'il le goûte pour vérifier sa qualité. Même l'ouïe est sollicitée. «La mouture parfaite fait un bruit particulier. Quand les meules chantent, le meunier est heureux», illustre René Simard.

Le métier de meunier est répétitif: il doit cribler le grain pour enlever les impuretés, le mettre dans l'entonnoir et abaisser la meule de pierre pour le moudre, le tamiser afin de séparer ses différentes parties puis ensacher la farine. Et recommencer.

Le déclin du métier de meunier ne date pas d'hier. Si on comptait 541 meuniers au Canada en 1851, ce nombre chute considérablement au début du XXe siècle. À peine 79 meuniers sont ainsi recensés en 1919. Depuis, les moulins industriels ont graduellement pris le relais.

Il n'y a pas de formation de meunier au Canada. René Simard doit donc patiemment former ses employés de A à Z. «On ne devient pas meunier en six mois. C'est un métier qui demande un travail colossal», dit-il. Contrairement à ce qu'affirme la chanson, le meunier ne dort pas beaucoup, finalement.

... à ingénieur éolien

De tout temps, le vent a servi de source d'énergie. Pour l'ingénieur éolien, les tâches ne manquent pas. Steve Olsen est ingénieur et directeur du marché éolien chez BPR. Son poste l'amène à coordonner toutes les étapes préalables à la réalisation d'une construction. «Je garde d'abord l'oeil ouvert sur les nouveaux projets, et je réponds aux appels d'offres», relate-t-il.

Une fois le contrat en poche, le travail de Steve Olsen commence. «J'établis le concept en tenant compte des enjeux: le terrain où il sera implanté, les coûts, les contraintes environnementales et les délais», explique-t-il. La mise en oeuvre du projet est ensuite confiée au service énergie de son entreprise, qui compte de 150 à 200 employés. Steve Olsen fait aussi le suivi entre cette équipe et le promoteur.

Un domaine en effervescence

Le marché éolien occupe une part grandissante du secteur du génie, selon M. Olsen. «Le développement de l'énergie éolienne au Québec est relativement récent; les ingénieurs n'y travaillent que depuis une dizaine d'années», dit-il. Mais les énergies renouvelables ont la cote. La demande d'ingénieurs spécialisés dans ce secteur augmente sans cesse.

Signe de l'essor du secteur, des parcs éoliens produisant de 3000 à 3500 MW seront à construire au cours des prochaines années au Québec, l'équivalent de près de 5 centrales Gentilly-2.

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