Intéresser les jeunes aux possibilités de carrières dans le secteur de l'aérospatiale : tel est le but du projet pilote d'animations scientifiques «Ça plane pour moi «, qui a actuellement cours dans les écoles primaires de la région de Longueuil. Un projet d'Aéro Montréal qui pourrait bien faire des petits.

Soixante-dix pour cent des activités de recherche en aérospatiale au pays sont concentrées au Québec, où l'industrie emploie quelque 40 000 travailleurs. C'est dire le poids de la province dans ce secteur qui, après quelques années difficiles, semble retrouver son erre d'aller.

«La reprise se confirme et on pense que, d'ici la fin de 2011 ou le début de 2012, on devrait voir une activité plus importante dans notre secteur», confirme Suzanne Benoît, directrice générale d'Aéro Montréal, la grappe aérospatiale du Québec.

En effet, des investissements tels le Centre aéronautique de Pratt&Whitney à Mirabel, l'un des plus grands centres d'essais en vol de moteurs d'aéronefs civils en Amérique du Nord inauguré l'automne dernier, montrent que l'industrie est confiante, ajoute Mme Benoît.

Contrer le décrochage scolaire

Alors qu'on prévoit un besoin grandissant de main-d'oeuvre dans le secteur de l'aérospatiale - qu'on parle de techniciens ou d'ingénieurs - le décrochage scolaire, particulièrement celui des garçons, soulève de l'inquiétude.

Préoccupé par cette problématique, et voulant éveiller l'intérêt des jeunes du primaire pour les sciences tout en démythifiant les métiers de l'aérospatiale, le projet Chantier Relève et main-d'oeuvre d'Aéro Montréal en association avec le Conseil du loisir scientifique de la région Métropolitaine a mis sur pied l'automne dernier le projet pilote «Ça plane pour moi». Au terme de sa tournée dans les écoles primaires de la région de Longueuil, le projet aura rejoint 750 jeunes de 5e et 6e année.

«Toute l'économie est basée sur le savoir et notre secteur aura vraiment besoin des ces jeunes qui iront étudier dans les sciences. On veut aussi encourager les jeunes à persévérer dans leurs études, en éveillant leur intérêt pour le marché du travail», explique Mme Benoît.

Inspiré d'un projet qui a cours depuis près de 20 ans aux États-Unis, «Ça plane pour moi» est une activité à la fois ludique et pratique, où l'élève, en plus de rencontrer un «ambassadeur», en apprendra un peu plus sur les lois de la physique en assemblant et décorant un planeur miniature et en le faisant voler, le tout supervisé par un animateur scientifique.

Alors que la tournée tire à sa fin, Aéro Montréal espère pouvoir étendre l'activité partout dans le Grand Montréal et dans la banlieue nord. «On travaille présentement sur les sources de financement, privées ou publiques, pour déployer à grande échelle ce projet», explique Mme Benoît.

Des réactions enthousiastes

Ingénieure de projet pour les moteurs d'hélicoptère chez Pratt&Whitney Canada depuis 14 ans, Isabelle Bacon a agi à titre d'ambassadrice au cours d'une activité dans une école primaire. Selon elle, le projet est porteur et devrait être réitéré: «C'est un secteur qui est très fort à Montréal et on a énormément besoin de main-d'oeuvre. C'est une façon concrète d'y intéresser les jeunes.»

Elle dit avoir été très surprise par le degré d'intérêt des élèves, notamment des garçons: «Il y en a qui étaient très éveillés et informés au sujet du secteur. J'ai pu leur expliquer ce que je faisais, parler des moteurs et montrer des applications pour capter leur attention.»

Béatrice est une élève de 6e année de l'école de Normandie, située à Longueuil. Disant s'intéresser «un peu» aux sciences, elle a trouvé l'activité «très instructive et vraiment intéressante». Ce qu'elle a le plus aimé? «Personnaliser les planeurs!»

Chaque jeune a trouvé son compte dans cette activité, nous confirme son enseignante, Marie-Martine Montuoro. «Les enfants ont adoré ça! Je n'aurais pas eu les compétences ni le matériel pour faire ça avec mes élèves... Je voyais des gars dans ma classe, des manuels, c'était vraiment intéressant pour eux de découvrir tous les corps de métiers liés à l'aérospatiale.»