Si l'employeur vous pose cette question, c'est que le poste pour lequel il vous rencontre engendre nécessairement une certaine dose de stress. Ceci dit, pratiquement toutes les travailleuses et tous les travailleurs doivent, quelques fois durant l'année, subir un peu de pression pour aider leur entreprise à se maintenir à flot durant les périodes les plus houleuses. Et ces courtes périodes de stress sont habituellement ressenties comme des décharges d'adrénaline plutôt stimulantes.

Maintenant, vous seul savez réellement comment vous réagissez sous pression. Si vous appréciez travailler de cette façon, ne vous gênez surtout pas pour le souligner à l'intervieweur, exemples concrets à l'appui. Si vous pouvez le faire mais seulement à l'occasion, mentionnez-le, encore une fois avec des exemples puisés dans vos expériences antérieures.

Et finalement, si vous êtes totalement incapable de supporter toute pression au travail, qui risquerait de faire basculer votre équilibre mental ou physique, dites-le également et... poursuivez votre recherche d'emploi. En effet, si vous répondez non à cette question, on ne vous offrira probablement pas le poste, mais ce sera mieux ainsi, car il vous aurait sans doute rendu malheureux.

La façon la plus prudente de répondre à cette question, comme à la suivante, est probablement la deuxième, car à cette étape-ci du processus de recrutement, vous ne connaissez ni le type, ni l'ampleur, ni la fréquence de la pression dont il est question. Vous vous renseignerez à ce sujet au moment où on vous offrira le poste.

Exemple de réponse

Oui, je peux travailler sous pression. D'ailleurs, quand j'étais acheteur pour la commission scolaire, chaque année, un peu avant la rentrée, je disposais d'à peine quatre semaines pour réaliser environ 20% des achats annuels. Certains jours, je travaillais jusqu'à 19h pour y arriver! Mais pour être honnête avec vous, je préfère que ces périodes soient entrecoupées de moments un peu plus calmes, car je ne serais pas tout à fait à l'aise dans un environnement où la pression intense se fait sentir 12 mois par année.

Êtes-vous disponible pour effectuer des heures supplémentaires?

Vous n'aimez pas travailler régulièrement 50 heures par semaine en étant payé pour 37? Rassurez-vous: vous n'êtes pas le seul! Ce type de situation est habituellement réservé à certains cadres et professionnels dans de prestigieuses entreprises. Pour le reste, comme dans le cas du travail sous pression, la plupart des travailleurs auront à cacher leur montre dans le tiroir du bureau quelques fois seulement durant l'année.

Votre véritable questionnement est le suivant: combien d'heures supplémentaires je devrai faire et à quelle fréquence? Il serait fort maladroit par contre de poser ces questions dès la première entrevue. Pour l'instant, si vous tenez à obtenir l'emploi malgré ce désagrément, répondez simplement que oui, vous pourriez vous organiser pour effectuer des heures supplémentaires à l'occasion. Et il est évident qu'il y en aura, sans quoi la question ne serait pas posée.

Évitez encore une fois de déballer votre vie personnelle en précisant qu'il faudrait par contre vous en aviser trois jours à l'avance, afin que vous puissiez négocier avec votre ex-conjoint la modification de votre calendrier de garde...

Exemple de réponse

Oui, je suis disponible pour effectuer à l'occasion des heures supplémentaires. Pour être honnête, je ne vous dirais pas que je rêve d'en faire chaque semaine, mais par contre, je crois qu'il est parfaitement normal que tous les employés mettent parfois les bouchées doubles afin d'aider leur entreprise à passer au travers des périodes plus achalandées. Par exemple, lors de mon dernier emploi, tout le Service de la comptabilité travaillait 50 heures par semaine durant la période des rapports d'impôts. C'était un peu essoufflant, mais aussi très stimulant.

Stéphane Gagnon est conseiller en communication et employabilité.

Cette chronique est tirée du livre L'entrevue d'embauche: toutes les astuces pour enfin obtenir un OUI! , publié chez Septembre éditeur .