Pour la première fois, les cinq régions métropolitaines travailleront de concert pour mieux cerner les besoins spécifiques de l'emploi dans le Grand Montréal grâce au Conseil Emploi Métropole, dont la création a été annoncée vendredi dernier par la ministre Julie Boulet.

C'est au cours d'une rencontre organisée par la chambre du commerce du Montréal métropolitain (CCMM) le 5 novembre que la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet, a annoncé la création du Conseil Emploi Métropole, qui s'inscrit dans le cadre des mesures prévues par le Plan Emploi Métropole.

Rappelons que ce plan, dévoilé au printemps dernier, a comme objectif d'aider la relance de l'emploi dans les cinq régions métropolitaines (île de Montréal, Montégérie, Laval, Lanaudière, Laurentides) qui ont absorbé près des deux tiers des pertes d'emplois dues à la crise économique. Un budget de 30 millions de dollars sur deux ans a été prévu pour soutenir les entreprises dans la reprise économique.

Le Conseil sera présidé par Marjolaine Loiselle, qui a déjà été à la tête de la Commission des partenaires du marché du travail. «Le territoire métropolitain est interconnecté; par exemple, près de 50% des travailleurs de Laval ont un emploi dans l'île. Il faut donc observer le marché du travail métropolitain dans son ensemble», affirme-t-elle.

Une annonce qui a réjoui plusieurs intervenants, dont la CCMM et son président, Michel Leblanc, qui siégera au conseil: «Nous sommes ravis que le gouvernement aborde pour une première fois les enjeux de l'emploi selon une logique de métropole et non de région administrative. Il y a des flux de travailleurs à optimiser pour que les employeurs puissent rejoindre leur main-d'oeuvre et que les travailleurs puissent aller chercher leur emploi où il se trouve», affirme-t-il.

Le Conseil aura plusieurs missions, dont celle d'assurer le suivi du Plan Emploi Métropole, de définir les problématiques spécifiques au marché du travail métropolitain, et de proposer des stratégies d'intervention au gouvernement. Par ailleurs, le Conseil bénéficiera d'un budget additionnel de 2 millions par année pour réaliser des études et soutenir des initiatives qu'il jugera novatrices et porteuses.

Vingt représentants de tous les domaines siègeront à ce conseil, notamment la Ville de Montréal, les chambres de commerce, les grappes sectorielles ainsi que des représentants de la main-d'oeuvre, du milieu communautaire et de l'éducation. «Ce sont tous des gens préoccupés par la question, et ils pourront partager leurs initiatives et expertises à la table», ajoute Mme Loiselle.

Parmi les enjeux importants, M. Leblanc évoque d'abord le dossier de l'accueil et intégration des immigrants, ainsi que la requalification de la main-d'oeuvre. «Il faut s'assurer que les travailleurs à la recherche d'emploi soient conscients des besoins du marché. Car on ne s'attend pas à ce qu'il y ait pénurie d'emploi, mais à ce qu'il y ait un manque d'arrimage entre les formations des individus et les emplois disponibles.»

Deux ententes de partenariat

La ministre a d'ailleurs profité de l'occasion pour annoncer deux ententes de partenariat entre la CCMM et Emploi-Québec. La première permettra aux nouveaux arrivants d'avoir accès à des stages et à des rencontres de référencement professionnel grâce au programme Interconnexion. «Les nouveaux immigrants ont souvent un réseau très limité, ce qui peut expliquer leur taux de chômage soit plus élevé. Nous allons aussi les aider grâce à des activités de réseautage avec des employeurs», affirme M. Leblanc. Le programme vise à rejoindre au moins 485 participants.

La deuxième entente donne la mission à la CCMM regrouper sur un seul portail web l'éventail des services publics offerts aux entreprises de la région concernant l'employabilité (Emploi-Québec, Investissement Québec, Ville de Montréal, etc.). «C'est un défi pour les entreprises de s'y retrouver dans tous ces programmes et outils à leur disposition. Nous possédons déjà une expertise sur le sujet avec notre site Info entrepreneurs», explique M. Leblanc, ajoutant que le site devrait être en ligne d'ici quelques mois.