«Ma mentore a assurément été une personne marquante dans mon cheminement», indique d'emblée Marie-Joie Brady, ancienne boursière de la Fondation Trudeau qui dirige un programme de mentorat d'une durée de 18 mois.

La mentore de Mme Brady était Monique Bégin, ancienne ministre de la Santé et professeure émérite en sciences de la santé à l'Université d'Ottawa. «On a cliqué dès la première heure. Si bien qu'elle est devenue rapidement plus qu'une mentore pour moi. Elle est maintenant une amie», précise-t-elle.

Xavier Gravend-Tirole, boursier de la Fondation Trudeau, est pour sa part encore en train d'apprivoiser son mentor qu'on lui a attribué au début de l'année. Il s'agit de Guy Berthiaume, président-directeur général de Bibliothèque et Archives nationale du Québec (BANQ).

«Nous apprenons à nous connaître et nous sommes en train de définir les bases de notre relation», affirme M. Gravend-Tirole qui complète un doctorat en théologie et en sciences des religions en co-tutelle à l'Université de Montréal et à l'Université de Lausanne.

À quoi s'attendre de son mentor?

Est-ce qu'un jeune doit s'attendre à ce que son mentor lui trouve un emploi ou l'aide à décrocher des promotions? Il semble que ce ne soit pas le but de l'initiative.

«Ça dépend de chacun, mais généralement, l'idée est plutôt de se faire ouvrir certains réseaux. Par exemple, Monique Bégin m'a permis de rencontrer des gens importants pour réaliser ma thèse de doctorat», explique Marie-Joie Brady.

Si le mentorat a été si bénéfique pour elle, c'est toutefois avant tout en raison des riches discussions qu'elle a pu avoir avec l'ancienne ministre.

«Grâce à sa grande expérience, elle m'a permis d'approfondir bien des aspects de ma réflexion. De plus, comme je travaille dans la fonction publique et que Madame Bégin a été dans le milieu politique pendant de nombreuses années, on a beaucoup discuté de l'évolution des femmes dans ce monde d'homme», précise-t-elle.

Xavier Gravend-Tirole ne s'est pas fixé d'objectifs précis à atteindre avec son mentor. Il souhaite simplement explorer autre chose que les corridors de l'université.

«C'est certain que pour ma carrière, j'envisage l'enseignement et la recherche, mais je m'intéresse aussi au monde du journalisme et à différentes formes d'engagement social. Toutefois, ce n'est pas encore très clair dans ma tête», indique-t-il.

Le PDG de BANQ s'est promis de multiplier les efforts pour aider son protégé à cheminer.

«Je souhaite lui faire rencontrer des gens dans mon réseau et lui faire voir différentes perspectives à l'extérieur de l'université de façon à ce qu'il puisse faire un choix de carrière optimal», affirme Guy Berthiaume.

Chacun sa recette

Dans la vie de tous les jours, comment s'organise le mentorat, alors que tout le monde a un horaire plus que chargé?

«Il n'y a pas de recette à suivre pour le mentorat, affirme M. Berthiaume. On doit inventer sa façon de faire, selon ses besoins et ses disponibilités.»

Pour le tandem Gravend-Tirole/Berthiaume, le mentorat a pris une tendance virtuelle. «Comme Xavier habite à Lausanne en ce moment, on se rencontre à l'occasion, mais on se parle surtout par Skype», indique M. Berthiaume.

Par contre, pour l'équipe Brady/Bégin, les rencontres ont toujours été faciles à organiser.

«Madame Bégin est une femme très occupée et elle voyage beaucoup, mais comme on est dans le même coin de pays, c'est facile d'aller manger ensemble ou de prendre un café, explique Marie-Joie Brady. Même encore aujourd'hui, alors que son mandat officiel de mentore est terminé, elle se rend très disponible pour moi. On s'échange des courriels et si j'ai des décisions professionnelles importantes à prendre, je lui demande conseil.»