En ce week-end de Saint-Valentin, on célèbre les amoureux. Mais pourquoi ne pas en profiter également pour se demander si on est amoureux de son travail? Si vous êtes Québécois, vous avez près de deux chances sur trois de l'être, ce qui est davantage que la moyenne canadienne. C'est du moins ce que révèle un récent sondage commandé par Workopolis.

Présentement, 65% des Québécois aiment leur travail, contre 53% pour l'ensemble des Canadiens. «Ce n'est pas mal! C'est en fait le meilleur résultat de toutes les provinces», indique d'emblée Caroline Nadeau de Workopolis pour qui la firme Harris/Decima a réalisé un sondage national.

 

Chez Workopolis, on explique cette différence par la crise économique qui a frappé le reste du Canada plus durement que le Québec. «Cela a nécessairement créé de l'insécurité et de l'insatisfaction», ajoute-t-elle.

Le sondage révèle également que l'amour du travail vient avec l'âge. En effet, les Canadiens âgés de 35 à 44 ans ont 60% des chances d'aimer leur travail, contre 44% pour les 25-34 ans.

«Nous croyons que c'est parce que lorsqu'on atteint 35 ans, on commence à mieux se connaître, on sait davantage ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas», explique Mme Nadeau.

Pour améliorer la situation

Si jamais l'amour du boulot n'est pas tout à fait au rendez-vous, sachez qu'il y a moyen d'améliorer la situation. D'abord, il ne faut pas se le cacher, tout le monde travaille pour un salaire! Les avantages sociaux sont aussi importants.

«Au Québec, 69% des travailleurs aimeraient davantage leur emploi s'ils avaient un meilleur salaire et de meilleurs avantages sociaux, alors que c'est 58% dans le reste du Canada. Pourquoi une si grande différence? Peut-être parce qu'au Québec, on est plus taxés», avance Caroline Nadeau.

Les travailleurs accordent également une grande importance à l'équilibre travail et vie personnelle. Dans cette optique, 43% des répondants affirment que des mesures qui amélioreraient la conciliation leur feraient aimer davantage leur boulot.

«Par exemple, offrir des heures flexibles à ses employés fait une grosse différence dans la vie de plusieurs. C'est une question de s'ajuster aux nouvelles réalités des familles», croit Mme Nadeau.

Donner de la formation à son personnel a aussi la cote. D'après le sondage, 43% des travailleurs canadiens souhaiteraient avoir plus fréquemment des occasions d'apprendre et de se développer professionnellement.

«C'est vraiment une mesure gagnante, affirme-t-elle, parce qu'en plus de motiver les employés, la formation améliore leurs compétences et la productivité de l'entreprise. C'est aussi très facile à mettre en place.»

C'est particulièrement important, d'après Caroline Nadeau, que les employeurs profitent de cette période post-récession pour mettre en place des mesures pour motiver leurs troupes. Et pourquoi pas les dorloter un peu!

«Avec la reprise économique, les travailleurs plus ou moins heureux dans leur travail chercheront davantage ailleurs. De plus, les meilleurs seront courtisés par des concurrents, donc c'est important pour les entreprises d'essayer de bien répondre aux besoins et aux désirs de leurs employés.»

Les entreprises québécoises doivent également se préparer à affronter une pénurie de main-d'oeuvre ces prochaines années lorsque de nombreux baby-boomers iront à la retraite.

«C'est le temps en ce moment de profiter de leur bagage de connaissances en mettant sur pied des programmes de mentorat. D'autant plus que dans bien des cas, ces personnes ne demandent pas mieux que de partager leur expérience et parfois, cela pourrait les inciter à retarder de quelques années leur départ à la retraite», affirme Mme Nadeau.

Et comme la mise en place de programmes de formation motive les plus jeunes, l'entreprise fait d'une pierre deux coups!

Les travailleurs qui n'aiment vraiment pas leur boulot peuvent toujours démarrer un processus de recherche d'emploi pour tenter d'être frappés par le coup de foudre!