Les grands titres des médias ne cessent de nous bombarder de nouvelles sombres. «La société XYZ met à pied 200 employés» ou «L'entreprise ABC ferme son usine de Saint-Chépaoù». À part les victoires occasionnelles de nos Glorieux, il n'y a pas grand-chose de positif à se mettre sous la dent ces jours-ci. Il est donc normal pour tout employé de se questionner sur son avenir.

Pour y voir plus clair, en décembre dernier, notre firme a effectué à l'échelle planétaire une enquête auprès de 2589 organisations dans 91 pays, y compris le Canada. Nous voulions savoir comment les employeurs réagissaient à la crise et quels changements ils prévoyaient apporter à leurs programmes de gestion des ressources humaines en 2009.

 

D'abord, il est clair qu'une majorité d'organisations offriront des hausses salariales moindres qu'en 2008. De même, de nombreuses entreprises ont revu à la baisse depuis l'été dernier leur budget d'augmentation prévu pour 2009. Les hausses de salaire prévues au Canada sont donc passées de 3,5% à 3%, tous secteurs confondus. Plusieurs organisations prévoient même un gel des salaires en 2009. Il faut toutefois faire attention à ces chiffres, car ce ne sont pas tous les secteurs de l'économie qui sont touchés de la même façon. Si vous travaillez pour une entreprise dans les secteurs de l'énergie, de la construction ou des mines, ou dans une organisation du secteur public, il y a de fortes chances pour que les augmentations salariales se ressentent moins du ralentissement. Par contre, si votre employeur oeuvre dans les secteurs des pâtes et papiers, de l'aéronautique, du commerce de détail ou dans un autre secteur manufacturier exportant majoritairement aux États-Unis, il y a lieu de s'inquiéter.

Que peut-on faire comme salarié devant cette situation? Évidemment, des décisions d'ordre économique échappent au contrôle des employés.

Par contre, les entreprises les plus admirées et celles qui tirent bien leur épingle du jeu en ces moments difficiles sont plus stratégiques quand vient le temps d'effectuer des ajustements ou des coupures aux salaires de leurs employés. Elles examinent le rendement de leurs employés, leur polyvalence, leurs compétences et la pertinence de celles-ci pour l'avenir de l'organisation afin de déterminer où couper.

C'est donc le moment pour vous de vous démarquer du lot. Si votre organisation évalue le rendement de ses employés au moyen d'entrevues d'évaluation, arrivez bien préparé. Documentez les actions et les gestes qui ont ajouté de la valeur à l'organisation. Sinon, n'hésitez pas à proposer des améliorations qui auront un impact immédiat sur votre secteur ou sur l'organisation au grand complet. En se rendant indispensable, on met toutes les chances de son côté.

Si vous êtes gestionnaire, mettez vos employés à contribution dans la recherche de solutions. C'est également le moment idéal pour leur dire que vous les appréciez. La reconnaissance sous forme de courriel appréciateur, de billets de cinéma ou de tout autre type de rétribution autre que le salaire est souhaitable en tout temps, mais peut être une solution de rechange intéressante lorsque l'argent se fait plus rare. Les experts s'entendent pour dire que l'efficacité des formes non pécuniaires de rétribution de l'engagement des employés est beaucoup plus grand que l'équivalent en dollars. En plus de la valeur intrinsèque de la rétribution, il y a la valeur symbolique du geste qui compte beaucoup pour les employés. Tout le monde aime se sentir apprécié et reconnu.

Il n'y a malheureusement pas de garantie de succès. Par contre, en se concentrant sur les aspects que l'on contrôle, il est plus facile de faire preuve de résilience durant l'épreuve.

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Jérôme Côté, CRHA, est conseiller principal chez Hay Group.

Dès lundi, vous retrouverez le texte de cet article dans le portail de l'Ordre: www.portailrh.org.