Un diplôme d'études collégiales, c'est bien, mais deux, c'est mieux! C'est sûrement ce que pensent les collégiens s'inscrivant à l'un des nombreux doubles DEC offerts dans la province.

Et comme si le fait d'avoir deux diplômes ne suffisait pas, les élèves du Collège international des Marcellines étudient en trois langues, dans le seul programme de double DEC trilingue au Québec.

 

En trois ans, ils peuvent compléter un double DEC combinant les sciences humaines et les langues, ou les sciences de la nature et les langues. Après le français et l'anglais, ils choisissent comme troisième langue l'espagnol, l'allemand ou l'italien. Mais il ne s'agit pas simplement d'étudier la grammaire et le vocabulaire! Une session complète d'immersion est prévue au cours de la seconde année d'études, en Allemagne, en Italie ou au Mexique.

Nathalie Bodson, maintenant étudiante en linguistique à l'UQAM, a vécu l'expérience à Cuernavaca, au Mexique, où elle a été «adoptée» par une famille mexicaine pendant qu'elle étudiait avec quatre autres cégépiens québécois.

«Cela m'a apporté une plus grande ouverture aux différentes cultures», dit-elle. Et même si elle étudiait déjà l'espagnol depuis sa première année au secondaire, sa troisième langue a progressé à pas de géants pendant son séjour!

Depuis l'automne 2008, le Collège international des Marcellines collabore avec une école en Bavière. La première cohorte d'élèves au DEC trilingue en allemand effectuera une session complète en Allemagne cette année. Ils vivront dans des familles d'accueil et comme il s'agit d'une entente de réciprocité, les coûts pour ces collégiens se limiteront au transport et à l'argent de poche. Ils ne paieront pas pour leur hébergement.

De plus, pendant la première année, tous les collégiens participent à un séjour de trois semaines à l'étranger, dans le cadre du projet «Étudiants sans frontières». Ce projet d'études, qui a lieu dans un pays différent à chaque année, permet aux jeunes d'approfondir un sujet de leur choix en lien avec le pays visité, comme la santé, l'éducation ou l'environnement.

Motivation et performance

Les doubles DEC ne sont pas pour tout le monde. Ils attirent des élèves ayant un profil particulier, plus motivés que la moyenne et, bien sûr, talentueux.

«Ce sont des jeunes avec des intérêts variés, qui ne veulent pas les laisser tomber, dit Mario Charette, conseiller en orientation. Cela leur donne une latitude pour explorer leurs intérêts en leur ouvrant plus d'options pour la suite.»

Car faire deux DEC en trois ans requiert beaucoup de travail! Pour les cours de langue au Collège international des Marcellines, il faut travailler de trois à cinq heures par semaine à la maison en dehors des trois heures de cours par semaine dans la langue choisie, explique Celia Baro, professeure d'espagnol.

«C'est exigeant pour les élèves qui décident de faire leurs études chez nous, dit Sylvain Arsenault, directeur des communications au Collège international des Marcellines. Le projet à l'étranger s'ajoute aux études normales. Ils en ont plus qu'ailleurs à faire.»

Est-ce à dire que le degré de difficultés risque de nuire à la performance des collégiens, ainsi qu'à leur cote de rendement au collégial, la fameuse cote R? Il semble que non, selon les renseignements recueillis auprès de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).

Pour les élèves inscrits dans un double DEC, la règle générale respectée par les universités est d'analyser le dossier, en considérant la cote de rendement moyenne la plus élevée entre les deux sous-programmes du programme combiné. Et au besoin, on y ajoute tous les préalables pertinents au programme universitaire visé.

«Nos élèves entrent dans des programmes contingentés à l'université, comme la médecine, le droit ou le génie, dit Sylvain Arsenault. Dans certains programmes, comme la médecine, 50% de l'évaluation de la candidature porte sur une entrevue. Avec toutes les expériences culturelles que nos collégiens vivent, cela les avantage beaucoup lors de ces entrevues.»

Par ailleurs, le fait de prendre trois ans pour compléter leur DEC donne aux jeunes le temps d'acquérir une certaine maturité avant d'entrer à l'université. C'est loin d'être une année perdue!

«Quand on s'engage à faire un double DEC, on le sait à l'avance qu'on prendra trois ans, dit Hélène Bodson. Il faut aimer ça. Mais quand quelque chose nous intéresse, c'est un plaisir. Et de toute façon, plusieurs changent de programme en cours de route. Au bout du compte, ça leur prend trois ans quand même.»

Les exigences d'admission au Collège international des Marcellines tiennent compte des notes des élèves, mais pas uniquement. «Les notes ne disent pas tout sur un élève, dit Sylvain Arsenault. On regarde sa motivation et son profil. Notre processus d'admission est très personnalisé. Les élèves doivent venir sur place écrire une lettre de motivation et leur autobiographie.»

Des bourses d'études sont disponibles, question d'aider les jeunes candidats pour qui des frais de scolarité de 2800$ par année représentent un fardeau trop lourd.