L'économie sherbrookoise est assez bien diversifiée, ce qui devrait lui permettre de bien se tirer d'affaire encore une fois en 2009. Tel est l'avis de Pierre Dagenais, directeur général par intérim d'Initiative et développement économique de Sherbrooke (IDES).

«On a des signes qui nous disent qu'on devrait garder une certaine stabilité économique dans l'emploi en 2009 malgré la crise», fait valoir M. Dagenais. Il ne s'étonne d'ailleurs pas que la région sherbrookoise se classe comme en 2007 au premier rang au Québec (10e à travers le Canada) pour ce qui est de son élan économique, selon une étude récente de Marchés mondiaux CIBC.

 

D'après cette étude mesurant la croissance des principaux noyaux urbains du pays, Montréal se situe au 13e rang, devant Québec (14e), Trois-Rivières (18e) et Saguenay (24e).

«Sherbrooke part avec une longueur d'avance», affirme M. Dagenais. «Un pourcentage du secteur manufacturier sherbrookois est un peu faible, mais notre secteur institutionnel est très fort et ça aide notre économie», fait-il remarquer en référence aux nombreux emplois des milieux universitaire, hospitalier, gouvernemental et scolaire. «Sherbrooke est aussi une capitale régionale au niveau commercial», observe-t-il.

Grande diversification

M. Dagenais rappelle que «l'industrie manufacturière de Sherbrooke est très diversifiée», étant présente dans 17 secteurs industriels sur 18. L'exception est l'aéronautique. Les secteurs en croissance en 2007 ont été les suivants: aliments et boissons, produits reliés au médical, matériaux de transport, impression, textile spécialisé, produits métalliques, et machinerie.

Les secteurs en décroissance étaient notamment les produits en bois, les produits chimiques, les produits en plastique et caoutchouc, le papier, le meuble et les produits électroniques et informatiques.

«Au 31 décembre 2007, on avait 21 516 emplois dans le secteur manufacturier et le tertiaire moteur, soit 17 de moins qu'un an plus tôt», note-t-il. Le prochain rapport sur l'état de la situation au 31 décembre 2008 sera soumis à la fin de mars. «Ça regarde correct pour 2008. S'il y a une perte, c'est une légère perte.»

«Mais 2009 est plus inquiétante, convient-il. Le printemps 2009 va être très difficile. Le défi pour les entreprises est de trouver le financement. J'espère que les banques vont jouer leur rôle dans une perspective de développement économique.»

«La crise économique sera courte, ajoute M. Dagenais. Dès l'automne 2009, ça va reprendre. Pour ce qui est de la crise financière, ça va prendre du temps.»

Un emploi dans le secteur manufacturier génère habituellement 1,5 emploi dans les autres domaines, fait observer M. Dagenais, et ils sont évidemment très importants. Avec 17% d'emplois dans le secteur manufacturier, Sherbrooke affiche une moyenne supérieure à celle du Canada qui est de 15%, note-t-il.

Au 31 décembre dernier, le taux de chômage pour la région métropolitaine de Sherbrooke était de 6,5%, contre 6,8% au Québec.