Les entreprises de bijoux de Caroline Néron ont obtenu une protection additionnelle de 45 jours contre leurs créanciers. Pendant cette période, un prêt de 700 000 $ sera recherché et cinq magasins fermeront leurs portes.

Un mois après avoir placé deux de ses entreprises sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité (LFI), Caroline Néron a encore espoir de les sauver. « Oui, totalement, tout à fait », a-t-elle dit à La Presse avant de s'engloutir rapidement dans un local avec ses avocats et le syndic.

Quelques minutes auparavant, son avocat Joseph Reynaud, de Stikeman Elliott, et le syndic à l'avis d'intention, Hugo Daoust, de BDO Canada, avaient expliqué au tribunal les démarches entreprises dans le dernier mois pour redresser les deux entités aux prises avec des dettes de 9 millions.

Ceux-ci ont indiqué que jusqu'ici, deux avis de résiliation de baux avaient été transmis à des centres commerciaux et que trois baux sur le point d'être échus ne seraient pas renouvelés. Des négociations sont également en cours avec d'autres centres commerciaux pour « réduire des loyers de façon consensuelle », a précisé Me Reynaud.

Fermetures imminentes

Les magasins d'Anjou, de Brossard, de Chicoutimi et de Mirabel fermeront le 28 février, nous apprend le rapport du syndic, tandis que celui de Trois-Rivières cessera ses activités le 31 mars.

La semaine dernière, un autre syndic de BDO, Ronald Gagnon, nous avait dit au téléphone qu'il était « trop tôt » pour savoir si l'entreprise voudrait fermer d'autres points de vente éventuellement.

Mme Néron avait indiqué le mois dernier à TVA qu'elle souhaitait fermer 9 magasins sur 14. Elle avait également indiqué qu'elle allait « fermer » son siège social et mettre à pied 64 de ses 152 employés.

Jusqu'ici, aucun employé des entreprises de Mme Néron n'a perdu son travail, selon Ronald Gagnon. En ce qui concerne les locaux administratifs de la rue Beaumont, jugés trop grands, « on est en discussion avec le propriétaire du siège social [Groupe Mach] pour avoir un local plus petit ».

Recherches et discussions

Après 30 jours pendant lesquels il a fallu « stabiliser » les entreprises de Mme Néron et élaborer un nouveau modèle d'affaires, voilà que la recherche de financement intérimaire (communément appelé DIP pour debtor-in-possession) devient la priorité.

Hugo Daoust a précisé que 700 000 $ étaient souhaités « pour les besoins futurs ». « On a déjà approché certaines entreprises, mais il n'y a pas eu de due diligence », a-t-il ajouté.

Si cette somme n'est pas trouvée d'ici à la fin de mars, « des liquidités de 50 000 $ pourront être utilisées », a précisé le syndic. L'avocat représentant le principal créancier garanti, Fiera Capital (5 millions), ne s'est pas opposé à la recherche d'un DIP.

La registraire Julie Bégin a accordé la protection des tribunaux jusqu'au 26 mars.

Comme l'a dévoilé La Presse en janvier, Mme Néron possède aussi une troisième entreprise endettée. Royautés Néron doit en effet plusieurs millions à l'homme d'affaires Réal Bouclin, ex-mari de l'artiste-entrepreneure, mais elle n'a pas été placée sous la protection de la LFI.