La CSN a échoué dans sa tentative de syndiquer l'ensemble des travailleurs dans les huit succursales de la Société du cannabis qui restaient.

Le Tribunal administratif du travail a rejeté sa requête globale vendredi.

Le Tribunal souligne que le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools (SEMB-SAQ), rattaché à la CSN, qui avait déposé cette requête globale, n'a pas obtenu le seuil de 50 % d'adhésion qui est requis pour être accrédité.

Qui plus est, il n'a même pas obtenu le seuil de 35 à 50 % d'adhésion. Ce niveau d'appui permet au Tribunal d'ordonner à tout le moins un vote pour vérifier la volonté des salariés d'adhérer ou non au syndicat. Son niveau d'appui était donc inférieur à 35 %.

« C'est dommage pour les travailleurs parce que pour nous, c'était essentiel qu'ils soient syndiqués ensemble », a commenté Katia Lelièvre, présidente du SEMB-SAQ, en entrevue.

La juge Irène Zaïkoff a également rejeté deux autres requêtes que la CSN avait déposées pour syndiquer les travailleurs par succursale - en plus de sa requête globale pour les huit - dans celles de Saint-Jean-sur-Richelieu et de la rue Sainte-Catherine à Montréal.

Demi-victoire pour les TUAC

Le syndicat des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), affilié à la FTQ, a déjà déposé des requêtes en accréditation pour les quatre autres établissements de la SQDC. Il en a déjà obtenu deux, pour celles de Rimouski et Rosemont-Petite-Patrie, à Montréal.

Or, le Tribunal administratif du travail vient d'ordonner un vote auprès des syndiqués de la succursale de Sainte-Foy, à Québec, puisque les TUAC n'ont pas obtenu le seuil de 50 %, mais qu'ils avaient tout de même un appui suffisant, variant entre 35 et 50 %.

Et, dans le cas de leur quatrième requête, pour celle de la succursale de Mirabel, c'est un agent de relations de travail qui a décidé de passer au vote des salariés pour vérifier, là aussi, leur volonté d'adhésion au syndicat, a-t-on précisé au syndicat des TUAC.

« On est déçu, mais c'est quand même une victoire, parce qu'on a quand même été les premiers à être accrédités à Rosemont et à Rimouski. On a démarré le processus de négociation. On a déjà eu une rencontre avec l'employeur. C'est avec ça qu'on va pouvoir dire au monde : c'est avec nous que vous allez avoir une convention collective le plus rapidement possible », a lancé Antonio Filato, président du conseil provincial des TUAC-FTQ.

Le SCFP toujours intéressé

Le troisième combattant dans cette lutte acharnée pour syndiquer les employés de la SQDC, soit le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), aussi affilié à la FTQ, ne baisse pas les bras pour autant.

Mathieu Dumont, coordonnateur du service de syndicalisation au SCFP, s'attendait à cette défaite de la CSN dans sa requête globale. « On trouve que c'est une décision logique », a-t-il confié en entrevue.

Et au SCFP, « on a beaucoup d'intérêt pour représenter les employés de la SQDC », a-t-il ajouté.

La lutte n'est donc pas terminée pour les succursales qui restent ; les trois combattants vont poursuivre leurs efforts.