Malgré toute l'excitation que peut provoquer une apparente bonne affaire, les consommateurs québécois doivent faire preuve d'une vigilance particulière à l'occasion du Boxing Day, rappelle l'Office de la protection du consommateur (OPC), alors que des arnaques pourraient se glisser parmi le déluge de rabais.

La grand-messe du magasinage est arrivée. Pour plusieurs Québécois, les soldes d'après Noël sont une chance à ne pas manquer. Mais lorsqu'il est question de rabais, mieux vaut ne pas croire tout ce que l'on voit.

Parmi les escroqueries répertoriées, il y a la «gonflette» des prix précédant le solde. Les commerçants monteront leurs prix juste avant la liquidation, pour faire croire à des escomptes. D'autres afficheront de faux prix avant rabais, revus à la hausse pour donner encore une fois l'impression de bonnes aubaines. Certains «2 pour 1» pourraient sembler alléchants, alors qu'ils ne changent en fait rien au prix de l'article à l'unité avant la fausse ristourne.

La Loi sur la protection du consommateur interdit toute forme de «faux rabais», signale Charles Tanguay, porte-parole de l'OPC.

«Un marchand ne peut pas laisser croire qu'un solde est plus avantageux que ce qu'il est.»

Pour les consommateurs qui se feraient avoir, il est possible de déposer une plainte formelle, qui pourrait mener à des poursuites pénales. L'OPC ne reçoit pas une quantité faramineuse de plaintes pour de tels cas, mais plusieurs commerces ont déjà été condamnés pour avoir affiché de faux rabais, affirme M. Tanguay.

Gare aux ruptures de stock

Afin que ceux qui prendront part à la frénésie des soldes de l'Après-Noël ne tombent pas dans le panneau, l'OPC conseille de toujours vérifier que le prix de départ est véridique. «Ce n'est pas toujours facile à trouver», admet Charles Tanguay. Toutefois, dit-il, il suffit de faire appel à son «gros bon sens» et de redoubler de précautions, en cherchant les prix des articles que l'on souhaite avant les soldes, notamment.

L'appel à la vigilance vaut également pour les articles en rupture de stock. Certains magasins ne signaleront pas que leur inventaire est très bas avant d'afficher un article en solde. «La loi dit que le commerçant qui annonce un solde doit avoir une quantité suffisante pour répondre à la demande, à moins de spécifier les quantités», affirme le porte-parole de l'OPC.

Les affichages «Tant qu'il y en aura» ou «Jusqu'à épuisement du stock» ne suffisent pas, et un client peut porter plainte ou demander au commerçant d'avoir un bien comparable pour le prix si l'article s'est envolé trop rapidement.

Tout se joue dans les détails

En ligne ou en magasin, la prudence est de mise pour une consommation responsable. Même lorsqu'il n'est pas question de publicité mensongère, il vaut mieux faire attention aux détails, comme pour les politiques de retour ou d'échange, par exemple, que les commerçants encadrent comme bon leur semble. «Si rien n'est indiqué dans les conditions d'achat, le commerçant est libre de ne pas accepter les retours, indique Charles Tanguay. C'est mieux de savoir d'avance si on peut changer d'idée.»

Toutefois, un article défectueux ou qui n'est pas conforme aux descriptions peut toujours être rapporté en magasin, soulève-t-il.

D'après un sondage réalisé par L'Observateur pour le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), la popularité des soldes d'après Noël pourrait atteindre cette année un sommet depuis 2015. Près de deux Québécois sur cinq, soit 38%, affirment qu'ils y prendront part.

Après une légère diminution en 2017, avec une participation de 27%, un regain se fait donc sentir avec une hausse de 11% par rapport à l'année dernière.

À l'OPC, le volume de 25 000 à 30 000 plaintes chaque année n'augmente pas, ce qui semble indiquer que les Québécois ne se font pas plus avoir qu'avant. M. Tanguay croit qu'il n'y a souvent qu'à bien s'informer pour ne pas regretter ses achats. «Il suffit de penser avant d'acheter», résume-t-il.