Le détaillant québécois Aldo a reçu une tape sur les doigts de l'État de New York et a accepté de payer une pénalité de 120 000 $ US pour avoir posé des questions sur les antécédents judiciaires de ses candidats à l'embauche.

Cette entente a été annoncée mardi par le bureau du procureur général de l'État américain au terme d'une enquête.

D'après la législation de l'État, il est permis d'aborder le sujet des antécédents judiciaires uniquement après avoir conditionnellement offert le poste au candidat retenu pour l'emploi. Selon la loi new-yorkaise, les employeurs ont l'obligation d'évaluer individuellement le casier judiciaire du demandeur et de déterminer sa pertinence avant de rejeter la candidature de ce dernier pour un poste.

«Tout le monde a droit à une chance équitable quand vient le temps d'être considéré pour un emploi», a fait valoir la procureure générale Barbara D. Underwood, par voie de communiqué.

Plusieurs municipalités, dont New York, ont également mis de l'avant des mesures qui interdisent aux entreprises de demander des informations entourant les antécédents judiciaires des individus sur des formulaires d'embauche.

Selon le bureau du procureur général, Aldo exploite 53 boutiques dans l'État, dont 30 dans la ville de New York.

En vertu de l'entente, le détaillant de chaussures et d'accessoires s'est engagé à s'assurer que ces questions ne figurent plus sur les formulaires de demande d'emploi qui se trouveront dans ses magasins dans l'État de New York.

Par courriel, la directrice des communications corporatives et affaires publiques d'Aldo, Astrid Morin, a expliqué que l'entreprise n'avait pas procédé à la vérification d'antécédents d'un candidat dans son processus d'embauche depuis 2015.

«L'État de New York a mené une enquête et a découvert que des formulaires de demande d'emploi périmés étaient toujours présents dans nos magasins et qu'ils ont malheureusement été distribués à des candidats, sans que l'équipe des ressources humaines soit au courant», a-t-elle indiqué.

Une mise à jour des formulaires de demande d'emploi a été effectuée et les anciennes versions ont été retirées des boutiques du détaillant, a assuré Mme Morin.

Celle-ci a ajouté qu'Aldo n'avait connaissance d'aucun candidat à New York qui se serait vu refuser un emploi à la suite d'une vérification de ses antécédents criminels, mais que l'entreprise avait quand même décidé de mettre sur pied une politique conforme à celle des lois new-yorkaises.

«Bien que la compagnie soit en désaccord avec la plupart des conclusions [de la procureure générale], l'entreprise a à cÅ"ur de toujours s'améliorer afin de s'assurer de sa conformité dans toutes les juridictions (où elle est présente)», a écrit Mme Morin.

Au Canada, aucun formulaire de demande d'emploi n'est utilisé dans les boutiques d'Aldo, affirme le détaillant.