La chaîne américaine Starbucks ouvrira en septembre à Milan (nord) son premier café en Italie, patrie de l'expresso où il entend entrer avec «humilité», a annoncé lundi son patron, Howard Schultz.

Cette ouverture avait été initialement annoncée en février 2016 par Starbucks, qui avait alors fixé la date de lancement à début 2017. Mais le projet a pris du retard et le groupe a décidé de faire les choses en plus grand.

«Un nouveau café de torréfaction Starbucks extraordinaire ouvrira à Milan --là où tout a commencé pour moi-- en septembre», a expliqué M. Schultz lors du salon mondial sur l'alimentation Seeds & Chips, organisé dans la capitale lombarde.

«J'étais venu à Milan, jeune homme, en 1983 (...). Mon imagination a été saisie par le café italien, la romance, le théâtre, ce troisième lieu entre la maison et le travail. Cela a été la genèse de ce qui est devenu l'avenir de Starbucks», a-t-il confié.

«J'ai rêvé durant toutes ces années qu'un jour nous reviendrions et amènerions Starbucks à Milan. J'espère que (notre café) gagnera le respect des Italiens. Nous ne venons pas ici pour apprendre aux Italiens comment faire le café, nous venons ici avec humilité et respect, juste pour montrer ce que nous avons appris», a-t-il noté.

L'implantation de la marque américaine en Italie représente un défi, car les Italiens vouent un véritable culte à l'expresso qu'ils prennent régulièrement au comptoir des multiples bars de la péninsule.

Selon des chiffres de la fédération Fipe, les bars italiens servent six milliards d'expressos par an, ce qui représente un chiffre d'affaires de 6,6 milliards d'euros.

M. Schultz a rappelé l'extraordinaire aventure de Starbucks, qui ne comptait que «11 magasins et une centaine d'employés» en 1987.

«Nous avions le rêve de créer une marque nationale aux États-Unis. Je n'avais pas d'argent et j'essayais de convaincre des gens d'investir dans mon entreprise», en défendant des «valeurs» clés comme le fait d'accorder une «couverture maladie à chaque employé», a-t-il expliqué.

Il a rappelé ses «blessures» d'enfance, lui venu d'une famille modeste de Brooklyn, qui habitait dans un logement social et dont le père avait été licencié après un accident du travail.

L'entrepreneur a largement réussi son pari, puisque la chaîne compte désormais «près de 29 000 magasins, 350 000 employés et 100 millions de clients chaque semaine».

Alors qu'on l'interrogeait sur le succès de Starbucks, malgré des prix plus élevés que la moyenne, M. Schultz a souligné qu'ils vendaient «plus que du café»: une «expérience». Et, a-t-il ajouté, «je pense que nos clients savent ce que nous faisons. Aux États-Unis, nous offrons quatre ans d'université à chaque employé».

Starbucks avait annoncé en janvier 2017 sa décision d'embaucher 10 000 réfugiés à travers le monde dans les cinq prochaines années, en réponse au décret anti-immigration controversé pris par le président américain Donald Trump.