Frank and Oak vient de clôturer une nouvelle ronde de financement de l'ordre de 20 millions de dollars. Six ans après sa création, le détaillant en ligne de vêtements pour hommes - et de femmes depuis un an - compte désormais la Caisse de dépôt et placement du Québec comme investisseur, en plus de Goodwater Capital et Investissement Québec.

Le qualificatif de start-up colle de moins en moins à l'entreprise. « Nous sommes dans une période d'évolution et de croissance, souligne le cofondateur et chef de la direction Ethan Song. On passe ainsi de start-up de stade précoce à, je ne dirais pas mature, mais plus avancé. Beaucoup de transformations s'opèrent dans le commerce électronique, et la présence de la Caisse confirme notre ambition de bâtir une marque de taille. »

Grâce à ce nouveau financement - la dernière ronde en 2014 avait permis de récolter 15 millions -, la direction de Frank and Oak espère d'abord améliorer l'expérience utilisateur en recourant de plus en plus à l'intelligence artificielle. 

« Concrètement, à partir de ce que les clients ont visité, aimé et acheté, on arrive à trouver d'éventuels produits qui leur plairont, explique Ethan Song. On sait que les hommes veulent bien s'habiller sans trop chercher. L'intelligence artificielle permet de faire une sélection pour eux. Dans le passé, on utilisait plus des algorithmes. Désormais, la technologie évoluant, on peut faire des calculs plus complexes pour améliorer les recommandations. »

Frank and Oak, qui fait produire les pièces qu'elle dessine tant à Montréal qu'aux États-Unis, en Europe et en Asie, souhaite aussi développer son produit « vêtement » en misant sur sa durabilité. « On a une clientèle jeune [300 000 membres actifs, selon l'entreprise] avec beaucoup de valeurs, dit Ethan Song. On va intégrer des fibres recyclées dans nos vêtements, par exemple. »

ÉLARGIR LE MARCHÉ

L'entreprise, dont 70 % des ventes proviennent des États-Unis, a maintenant comme cibles prioritaires de croissance l'Europe, l'Australie et quelques pays asiatiques. « Il y a une compétition féroce des marques étrangères, estime Ethan Song. Toute entreprise doit donc être globale. »

Son avenir rime également avec une intégration harmonieuse des différentes plateformes existantes, incluant les boutiques physiques, pour joindre ses clients. « C'est complexe, car il faut savoir les suivre, admet toutefois Ethan Song. Ces 10 dernières années, on a connu une croissance exceptionnelle du mobile. Mais en fait, les clients interagissent sur différentes plateformes. Les expériences se transforment. »

L'annonce parallèle chez Frank and Oak de l'arrivée d'un chef de la direction financière (Éric Simon) démontre le désir de positionner la marque mondialement. « C'est un statement, car on n'a jamais eu de chef de la direction financière, affirme Ethan Song. Quand on commence à grandir, il faut amener un leadership de grande qualité. On veut désormais investir tant dans des projets innovants que dans notre équipe. »