Les baisses d'impôt qui s'amènent cette année aux États-Unis, dans la foulée du plan fiscal adopté en décembre par l'administration Trump, laissent présager de « très bonnes nouvelles » pour les prochains bénéfices d'Alimentation Couche-Tard, ont confié ses dirigeants, hier, lors d'une rencontre d'analystes et d'investisseurs d'importance.

« Nous prévoyons que la réforme fiscale réduira notre taux d'imposition consolidé de 3 % à 5 %, ce qui est une très bonne nouvelle car cela devrait contribuer à l'augmentation des bénéfices et à l'augmentation des flux de trésorerie disponibles », a indiqué le chef de la direction financière de Couche-Tard, Claude Tessier.

Sans pouvoir chiffrer en détail ces économies d'impôt aux États-Unis, du moins pour le moment, le chef financier de Couche-Tard les a toutefois incluses parmi les principales sources de croissance des prochains résultats trimestriels du géant nord-américain des dépanneurs.

Cet apport d'origine fiscale s'ajoutera à celui attendu des résultats complets de sa plus récente acquisition d'importance - le groupe CST Brands de 1300 magasins aux États-Unis et au Canada pour une valeur de 4,4 milliards US en juin 2017 - ainsi que du repositionnement de ses enseignes principales en Amérique du Nord afin d'en rehausser les résultats d'exploitation un peu stagnants depuis quelques trimestres.

« Avec ces éléments combinés, je crois que nous serons en mesure de générer une croissance des bénéfices substantielle et des flux de trésorerie disponibles [free cash flows] d'une ampleur sans précédent. » - Claude Tessier, chef de la direction financière de Couche-Tard

« Couche-Tard n'est plus une entreprise avec un EBITDA annuel [BAIIA, ou bénéfice d'exploitation] de l'ordre de 2,4 milliards US. Désormais, nous parlerons de plus de 3 milliards US par an », a-t-il souligné devant ses interlocuteurs financiers et boursiers.

Quant à l'incidence des économies d'impôt aux États-Unis sur les prochains bénéfices nets de Couche-Tard, les hauts dirigeants ont indiqué qu'une estimation plus détaillée devrait être disponible au prochain énoncé de résultats trimestriels, attendu le 20 mars.

LE CALCUL

Toutefois, à partir des plus récents résultats annuels de Couche-Tard compilés par l'agence d'informations financières Thomson Reuters, La Presse Affaires a pu estimer aux environs de 100 millions US par an l'incidence des baisses d'impôt aux États-Unis sur la facture fiscale consolidée du détaillant.

Lors de son exercice 2017, Couche-Tard a comptabilisé 383 millions US en impôts, à un taux d'imposition consolidé de 24 % sur son bénéfice net avant impôt qui avait atteint 1,59 milliard US.

Pour son exercice 2018 en cours, ce bénéfice net avant impôt est prévu autour de 2 milliards en moyenne parmi les analystes sondés par Thomson Reuters. S'il avérait, un tel montant de bénéfice imposé au même taux consolidé de 24 % produirait une facture fiscale d'environ 500 millions.

Or, avec une réduction de son taux d'imposition pouvant atteindre 5 %, comme l'anticipent les hauts dirigeants de Couche-Tard, la facture fiscale à un nouveau taux consolidé de 19 % approcherait plutôt les 400 millions. D'où le montant estimé des économies d'impôt qui pourrait avoisiner les 100 millions par an.

Photo Marco Campanozzi, Archives La Presse

Claude Tessier, chef de la direction financière de Couche-Tard

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