La hausse des prix de l'essence a fait grimper les ventes des détaillants en septembre, mais des économistes ont noté que les dépenses des consommateurs semblaient avoir ralenti après avoir connu un fulgurant début d'année.

Les ventes des détaillants ont gagné 0,1 % pour totaliser 49,1 milliards $ en septembre par rapport au mois précédent, stimulées par les ventes des stations-service, où les prix ont grimpé en raison des problèmes causés par le passage de l'ouragan Harvey au Texas.

Cependant, en excluant les ventes de ce sous-secteur, les ventes au détail ont diminué de 0,2 %.

«Les ventes au détail perdent de la vitesse, mais étant donné les taux de croissance très élevés qu'elles suivaient, un ralentissement était inévitable», a estimé l'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, dans un rapport.

M. Exarhos a en outre noté que le résultat était légèrement inférieur aux attentes des économistes, qui misaient sur une croissance plus près d'un %.

Dans l'ensemble, les ventes ont grimpé dans 5 des 11 sous-secteurs, lesquels représentaient 52 % des ventes au détail. Exprimées en volume, les ventes au détail ont reculé de 0,6 %.

Les ventes des stations-service ont augmenté de 2,6 %, ce qui était essentiellement attribuable à la hausse des prix. En excluant les variations de prix, le volume des ventes des stations-service a reculé de 2,5 %.

Les économistes prédisent depuis quelque temps que l'économie canadienne devrait montrer des signes de ralentissement dans la deuxième moitié de 2017. Sa croissance a été des plus vigoureuses pendant les six premiers mois de l'année, une performance qui a même convaincu la Banque du Canada de hausser son taux d'intérêt directeur à deux reprises depuis le mois de juillet.

Cependant, même si la banque centrale a déjà indiqué que d'autres hausses des taux d'intérêt étaient probables, elle a adopté un ton plus prudent en ce qui a trait au moment où celles-ci pourraient avoir lieu. Elle a notamment expliqué qu'elle garderait un oeil sur les indicateurs économiques à venir.

Selon l'économiste Dina Ignjatovic, de la Banque TD, les chiffres sur les ventes au détail étaient conformes au ralentissement de l'activité économique attendu par la Banque du Canada.

«Les dépenses des consommateurs ont joué un rôle clé dans la croissance économique cette année, et même si un taux de croissance plus soutenable est probable, elles devraient continuer d'être un appui important à l'avenir.»

«De fait, une certaine amélioration des ventes au détail pourrait avoir lieu, ce qui serait conforme à la reprise de l'activité sur le marché de l'habitation et à la vigueur du marché de travail.»