La bijouterie montréalaise Birks vend son réseau de 16 boutiques Mayors en Floride et en Géorgie au plus gros détaillant en montres et bijoux du Royaume-Uni, le groupe Aurum.

La transaction, d'une valeur prévue de 104,6 millions US, est assortie d'une nouvelle entente de distribution des bijoux conçus et fabriqués par Birks sur le marché britannique, d'une durée initiale de cinq ans.

Ce nouveau marché d'envergure pour la joaillerie d'origine montréalaise lui sera accessible par l'entremise des 14 bijouteries du groupe Aurum sous les enseignes Mappin & Webb et Goldsmiths au Royaume-Uni.

Birks avait pris le contrôle de la chaîne américaine Mayors en 2002, alors qu'elle comptait 28 bijouteries. Elle l'avait acquise en entier trois ans plus tard, en 2005, l'année de l'inscription des actions de Birks à la Bourse américaine.

Le groupe Mayors avait alors besoin de redressement, d'où le faible coût d'acquisition autour de 15 millions US à l'époque.

Quinze ans plus tard, alors que les activités de Mayors ont été bien recentrées sur 16 boutiques, Birks revend ces actifs pour une somme équivalant à six fois environ sa mise initiale, sans compter les investissements subséquents dans son redressement.

« Nous admirons Mayors depuis un bon moment déjà et nous avons observé plusieurs similarités avec la façon dont nous opérons nos affaires au Royaume-Uni. » - Brian Duffy, président d'Aurum

« Mayors a su se construire une réputation fantastique en Floride et à Atlanta, en Géorgie, depuis plusieurs décennies », a poursuivi M. Duffy.

Fondée en 2007 et rachetée en 2013 par la société de fonds d'investissement Apollo Global Management, Aurum est la plus importante entreprise de commerce de détail en joaillerie de luxe et en montres haut de gamme au Royaume-Uni.

Elle compte plus de 130 boutiques collectives, notamment sous les enseignes Watches of Switzerland, Goldsmiths, Mappin & Webb, Watchshop, The Watch Hut et The Watch Lab.

BIRKS SE RENFLOUE

Selon Jean-Christophe Bédos, président et chef de la direction de Birks, cette revente des boutiques Mayors constitue « un grand pas vers l'amélioration de [leur] bilan financier ».

« Les fonds obtenus grâce à cette transaction nous permettront de concrétiser notre vision stratégique : investir dans le développement de la marque Birks en une marque de luxe mondiale, en plus de vendre au Canada des marques d'horlogerie et de joaillerie de luxe de renommée mondiale », a-t-il expliqué.

À la Bourse de New York, les investisseurs en actions de Birks ont d'ailleurs bien accueilli cette transaction annoncée vendredi dernier, mais qui est passée inaperçue dans la presse d'affaires.

En trois jours, la valeur boursière de Birks a rebondi de 13 %, à 1,54 $US par action. Mais elle totalise seulement 27 millions US, conséquence d'un déclin de 45 % depuis un an.

La direction de la joaillerie indique que « le produit de cette transaction sera également utilisé pour rembourser la dette découlant de ses facilités de crédit garanti de premier rang associées à Mayors ».

Du même souffle, prévoit-on, « Birks devrait ainsi voir dans les prochaines années son revenu et son bénéfice d'exploitation [avant intérêts, impôts et amortissement] croître grâce à ces investissements ».

Cependant, les plus récents résultats financiers publiés par Birks à la fin de juin, pour son exercice 2017 terminé le 26 mars, étaient très mitigés : 

- Chiffre d'affaires de 286,9 millions US, en baisse pour une deuxième année de suitre.

- Ventes des magasins comparables (depuis plus d'un an) en baisse de 8 % au Canada pour une troisième année de suite, alors qu'elles continuaient de progresser de 9 % aux États-Unis après les gains de 1 % en 2016 et de 19 % en 2015.

- Bénéfice net en baisse de 9 %, à 4,9 millions US, deux ans après des déficits cumulatifs de 15 millions US lors des exercices 2014 et 2015.

Le réseau Birks  (exercice terminé le 26 mars 2017)

Réseau : 26 magasins Birks au Canada, 16 Mayors en Floride et en Géorgie, 2 Brinkhaus à Calgary et à Vancouver, 1 Rolex à Orlando, en Floride

Source : Birks

Photo André Pichette, Archives La Presse

La transaction, d'une valeur prévue de 104,6 millions US, est assortie d'une nouvelle entente de distribution des bijoux conçus et fabriqués par Birks sur le marché britannique, d'une durée initiale de cinq ans.

Photo André Pichette, Archives La Presse

La transaction, d'une valeur prévue de 104,6 millions US, est assortie d'une nouvelle entente de distribution des bijoux conçus et fabriqués par Birks sur le marché britannique, d'une durée initiale de cinq ans.