La chaîne de décoration Hobby Lobby va restituer des milliers d'objets de l'époque mésopotamienne importés illégalement aux États-Unis, a indiqué mercredi la justice américaine.

La chaîne basée dans l'Oklahoma a accepté de restituer tous les objets anciens incriminés - tablettes cunéiformes et sceaux anciens, notamment - plus une amende de quelque 3 millions de dollars, a indiqué le bureau du procureur de Brooklyn dans un communiqué.

Le président-fondateur de Hobby Lobby, David Green, qui a créé son propre musée, aurait commencé à rassembler des manuscrits et autres pièces anciennes à partir de 2009.

Il se serait rendu aux Émirats arabes unis en juillet 2010 pour inspecter un grand nombre de tablettes cunéiformes et d'autres antiquités mises en vente, selon le procureur.

Bien qu'avertie de la possibilité que certaines pièces viennent d'Irak, Hobby Lobby aurait signé un accord pour acquérir un total de quelque 5500 objets pour 1,6 million de dollars.

L'opération était «truffée de signaux qui auraient dû attirer l'attention», selon le procureur, comme des négociations réalisées uniquement par des intermédiaires, et des virements effectués sur des comptes personnels à des noms différents des destinataires supposés.

Les pièces sont arrivées en plusieurs livraisons, étiquetées de façon trompeuse, prétendant qu'il s'agissait de «carreaux de céramique» ou d'échantillons de «carreaux d'argile», originaires de Turquie ou d'Israël et non d'Irak.

«Les collectionneurs et importateurs américains doivent s'assurer qu'ils respectent les textes et les règles», a souligné la procureure Bridget Rohde, citée dans le communiqué.

«La protection de l'héritage culturel est une mission que les autorités américaines prennent très au sérieux car nous savons que si certains veulent mettre un prix sur ces objets anciens, les Irakiens jugent leur valeur inestimable», a ajouté l'agent du FBI en charge du dossier, Angel Melendez.

Hobby Lobby et David Green, un chrétien fervent, avaient fait parler d'eux en 2014 lorsque la chaîne a décidé, au nom de ses convictions religieuses, de priver ses 28 000 salariés d'un libre accès à la pilule du lendemain, couverte en principe par les assurances-santé aux termes de la loi Obama sur la santé.

L'affaire était remontée jusqu'à la Cour suprême qui avait estimé que les sociétés non cotées pouvaient limiter l'accès à certains modes de contraception, dans un jugement controversé atteint à une courte majorité de 5 juges contre 4.