La SAQ lancera demain un nouveau magazine gratuit qui remplacera les défunts Tchin Tchin et Cellier. La publication, intitulée Le goût de partager, sera offerte en succursales, de même qu'en ligne. Comment se compare cette nouvelle stratégie à celle de son équivalent ontarien, la LCBO ?

UN MAGAZINE QUI EN REMPLACE DEUX

Depuis une dizaine d'années, la SAQ publiait deux magazines. Tchin Tchin (quatre fois l'an) s'adressait au grand public avec ses suggestions de vins, d'accords et de recettes. Il était distribué dans La Presse et en magasin. Cellier, conçu pour les connaisseurs, proposait des reportages sur les régions vinicoles et des recettes (six fois l'an, en succursale). Ils ont cessé de paraître l'automne dernier. « On avait la même stratégie depuis 10 ou 12 ans. On évolue, car les clients aussi », dit Sandrine Bourlet, directrice du marketing expérientiel à la SAQ.

UNE SAINE GESTION

La SAQ a fusionné ses deux magazines, car bon nombre de ses clients étaient intéressés par les deux. De plus, « ça fait partie d'une saine gestion des coûts », dit Sandrine Bourlet. L'objectif est que la publication (dont la gestion est assurée par TVA Publications) soit entièrement financée par la publicité. Éventuellement, on y trouvera des publireportages, mais pas de placement de produit. Par souci environnemental, du papier 100 % recyclé est utilisé.

ART DE VIVRE ET ACHATS SIMPLIFIÉS

Pour déterminer les contenus les plus susceptibles de plaire à ses clients, la SAQ a organisé des groupes de discussions. Résultat, le magazine se consacre à l'art de vivre, aux produits locaux et bios, en plus de proposer quelques recettes et des accords mets et vins. Tout comme dans ses circulaires, la SAQ affiche les codes à barres des produits qu'elle propose. Cela permet de les acheter en quelques secondes avec son téléphone mobile avant d'aller cueillir sa commande en magasin.

NOUVELLE STRATÉGIE WEB

Quelque 200 000 exemplaires du magazine Le goût de partager seront distribués dans les succursales de la SAQ à compter de demain. La publication sera également accessible en ligne sur une nouvelle section du site qui s'adaptera à chaque grandeur d'écran (« responsive », dans le jargon). Ainsi, les articles seront facilement lisibles sur un téléphone. De plus, le contenu changera au fil du temps et sera adapté à chaque lecteur en fonction de ses habitudes d'achat (connues grâce à la carte Inspire).

LA STRATÉGIE DE LA LCBO

À la LCBO, l'équivalent ontarien de la SAQ, le magazine À bon verre, bonne table existe depuis une vingtaine d'années. Il est publié 6 fois l'an (450 000 exemplaires, dont près de 25 000 en français). Ses photos sont léchées, le papier glacé, épais, les recettes, abondantes. La publication haut de gamme - faite à l'interne - met surtout en vedette les aliments. Des versions en ligne et pour les tablettes viennent d'être lancées « pour plaire aux jeunes ».

LES TROIS OBJECTIFS DU MAGAZINE

« Un des objectifs principaux est d'attirer du monde en succursale. Et ça fonctionne ! On veut aussi démocratiser les connaissances au sujet du vin, de la bière et des spiritueux. Et on veut faire découvrir de nouveaux produits, ce qu'on fait par l'entremise des recettes, car les consommateurs aiment les recettes. Ça les amène à essayer des gammes de vins aux prix plus élevés et quand ils ont essayé ça, ils ne reviennent pas en arrière », explique le porte-parole de la LCBO, Jean Constantin.

SAINE CONCURRENCE DANS L'INDUSTRIE

La popularité de À bon verre, bonne table est grande, autant du côté des clients que des annonceurs. « Pour chaque numéro, on refuse beaucoup de publicités, confie Jean Constantin. Car on ne veut pas enlever de publicités à d'autres magazines. On ne veut pas qu'un organisme gouvernemental cause du tort à d'autres médias, surtout qu'on sait que ce n'est pas facile pour eux actuellement. » La LCBO tente néanmoins de faire son magazine à coût nul.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

La publication, intitulée Le goût de partager, sera offerte en succursale, de même qu'en ligne.