BMTC, propriétaire des magasins Brault & Martineau, reconstruira ses magasins au complet dans les prochaines années pour mieux affronter la concurrence féroce qui sévit dans l'ameublement.

«Il faut créer un environnement qui invite les gens et les jeunes à venir en magasin», a dit Yves Des Groseillers, président et chef de la direction de BMTC, en point de presse au terme de l'assemblée annuelle qui s'est tenue jeudi après-midi à la Tour de la Bourse, au centre-ville de Montréal.

BMTC est cotée en Bourse. Outre Brault & Martineau, la société possède ÉconoMax et Ameublements Tanguay.

Il en coûte 8 millions pour bâtir un magasin de nos jours, sans compter la valeur du terrain, de dire M. Des Groseillers. Étant donné l'importance des sommes en jeu, BMTC en reconstruira au maximum deux par année. La société détient 10 Brault & Martineau, mais a annoncé la fermeture de celui de Repentigny et le déménagement de celui de Sainte-Thérèse.

L'objectif de l'opération «reconstruction» est de rajeunir l'aménagement, remonter les plafonds pour aérer et, quand ça sera possible, rajouter 10 000 pieds carrés pour porter la superficie des magasins autour de 80 000 pieds carrés.

«Malgré l'essor du commerce électronique au Québec, la grande majorité de sa clientèle web désire toujours magasiner en succursale, lit-on dans le rapport annuel de la société. Les investissements web de la société ont accru les ventes en ligne, mais ils ont davantage attiré les utilisateurs web en magasin, un phénomène communément appelé le "drive to store". La société constate que sa clientèle désire visualiser la marchandise ainsi qu'échanger et négocier avec ses vendeurs avant de conclure un achat.»

Les travaux toucheront principalement l'enseigne Brault & Martineau, puisque le travail a déjà été fait en bonne partie pour Ameublements Tanguay. Le modèle à suivre est le nouveau Ameublements Tanguay de Trois-Rivières de 74 000 pieds carrés qui a ouvert en octobre.

M. Des Groseillers suit de près l'incursion de Lowe's et de Home Depot dans le segment des électroménagers. Ceux-ci ont détrôné Sears comme leader des électroménagers aux États-Unis en quelques années. Il n'écarte surtout pas la possibilité qu'ils obtiennent du succès au Québec.

Manifestation des vendeurs syndiqués

Depuis plus d'un an, la société est aux prises avec des relations de travail tendues avec ses vendeurs syndiqués. L'an dernier, la société avait, dans un geste rare, interdit l'accès à l'assemblée annuelle aux journalistes. Une plainte avait été déposée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Cette année, BMTC a laissé entrer les journalistes à son assemblée.

Pour la deuxième année consécutive, les vendeurs des magasins de Repentigny manifestaient devant la Tour de la Bourse. «Il ne s'est rien passé en un an. Les trois magasins essaient de peine et misère de négocier une première convention collective. On nous offre le statu quo et moins. C'est inacceptable», dit André Lachapelle, délégué syndical et vendeur depuis 17 ans chez Brault & Martineau.

Il y a cinq semaines, la société a annoncé la fermeture prochaine des magasins de Repentigny. Une injonction a été obtenue par les syndiqués. La cause sera entendue sur le fond les 26 et 28 juin. M. Des Groseillers a refusé de répondre à toute question portant sur les relations de travail.