Aux prises avec des fermetures de magasins et une stagnation de ses ventes, Sears Canada a annoncé vendredi qu'elle avait l'intention de se lancer dans la vente au détail de produits d'épicerie, espérant ainsi convaincre les consommateurs de la visiter plus souvent.

Le détaillant torontois dit avoir signé un partenariat avec deux exploitants de supermarchés pour installer des marchés alimentaires dans certains de ses magasins transformés.

Sears Canada a refusé de donner davantage de détails. Mais son président exécutif, Brandon Stranzl dit avoir bon espoir de voir cette entente ramener les consommateurs plus fréquemment dans ses magasins.

«Vous allez peut-être à l'épicerie deux ou trois fois par semaine», a expliqué M. Stranzl lors d'un entretien. «Mais vous vous déplacez peut-être dans un grand magasin une fois par mois... ou une fois par trimestre, ou quelque chose comme ça.»

L'annonce de cette incursion dans le marché de l'épicerie survient alors que Sears Canada dévoilait, vendredi, une perte du troisième trimestre plus de deux fois plus grande que l'an dernier.

«Nous ne sommes manifestement pas satisfaits de la position de nos activités, du point de vue financier», a observé M. Stranzl.

La perte de Sears Canada a atteint 120 millions, soit 1,18 $ par action, pour le trimestre clos le 29 octobre. Pour la même période l'an dernier, il avait affiché une perte de 53,2 millions, ou 52 cents par action.

Les revenus trimestriels se sont chiffrés à 625,2 millions, en baisse de 21,1 % par rapport à ceux de 792,1 millions du troisième trimestre de 2015.

Selon l'entreprise, la chute du chiffre d'affaires était attribuable aux fermetures de magasin de l'an dernier, à la baisse des recettes du commerce en direct de Sears et à une diminution des produits tirés des frais en raison de la résiliation d'une entente relative aux cartes de crédit.

Les ventes des magasins de Sears Canada ouverts depuis au moins un an se sont chiffrées à 507,5 millions, ce qui représente une baisse de 7,1 % par rapport à celles de 616,8 millions l'an dernier.

Autrefois un géant de l'expérience de consommation canadienne, Sears Canada a vu son empreinte s'éroder avec le temps.

La société exploite 211 magasins d'entreprise et magasins locaux, comparativement à 306 lors du même trimestre l'an dernier. La plupart des magasins fermés tout au long de l'année étaient exploités par des franchisés dans des régions rurales, a précisé M. Stranzl.

La situation financière de l'entreprise ne se redressera pas «en une journée», a-t-il ajouté.

Sears est présent au Canada depuis plus de 60 ans. Il tente d'y refaire son image en transformant ses magasins, réservant moins d'espace pour ses marchandises actuelles afin d'en conserver pour des exploiter des partenariats semblables à celui annoncé vendredi.

D'autres détaillants comme Walmart et Shoppers Drug Mart (la bannière Pharmaprix au Québec) se sont aussi lancés sur le marché de l'épicerie ces dernières années. Mais M. Stranzl a précisé qu'il ne considérait pas les magasins comme Walmart comme des concurrents.