L'appétit d'expansion de gros détaillants dans le marché des articles de chasse et de pêche menace de plus en plus la viabilité de commerces indépendants de taille moindre.

Cette fois-ci, c'est un détaillant montréalais de longue date, Le Baron, qui risque de fermer son magasin du boulevard Saint-Laurent et ses trois autres en banlieue de Toronto s'il ne parvient pas à une entente avec ses créanciers ou avec de nouveaux investisseurs pour éviter la faillite.

Le Baron a fait autoriser une requête en ce sens en Cour supérieure la semaine dernière, ce qu'on désigne habituellement comme une « mise en protection de ses créanciers ».

Les principaux dirigeants du détaillant - Steven et Sylvia Baron, notamment - et la firme de syndics Richter ont maintenant un premier délai de 30 jours pour parvenir à une entente avec les créanciers ou des investisseurs de reprise.

À défaut d'une telle entente, Le Baron pourrait demander une prolongation à la Cour ou carrément déclarer faillite. Ce serait alors la fin des activités pour les 70 employés des quatre magasins. Pour le moment, ceux-ci doivent gérer la liquidation des stocks afin de renflouer le plus possible le déficit de liquidités de leur employeur.

N'empêche, les chances de survie et de relance viable s'annoncent difficiles dans le contexte actuel du marché des équipements de chasse et de pêche.

« C'est de plus en plus difficile pour des détaillants de taille intermédiaire, comme Le Baron, de concurrencer les gros détaillants comme Sail, Bass Pro Shops et même Canadian Tire qui se disputent des parts d'un marché en chasse et pêche en croissance limitée », estime Mirella Pisciuneri, comptable et syndic chez Richter, à Montréal. (Les magasins Le Baron sont distincts de Baron Sports, qui fait partie du groupe Sail Plein Air/Sportium.)

11 MILLIONS

Selon le premier rapport du syndic, les quatre magasins Le Baron cumulent un peu plus de 11 millions de dollars en comptes impayés auprès de leurs fournisseurs.

Près la moitié de cette somme est constituée de loyers et de comptes dus auprès de l'entreprise de la famille Baron, R.S. Baron Investments, dont le siège social est à Markham, en banlieue de Toronto. La Banque Scotia est aussi créancière à hauteur de 2,1 millions.

Parmi les autres créanciers des magasins Le Baron, on remarque des marques connues en chasse et pêche : les vêtements Canada Goose (320 124 $), l'armurier Remington (280 976 $), les lunettes d'approche Bushnell (247 316 $) et l'équipementier nautique Johnson Outdoors (195 092 $).