Le géant américain de la rénovation Lowe's a l'intention d'apporter progressivement des changements chez le détaillant Rona, dont il vient de prendre le contrôle, notamment en commençant à y vendre des appareils électroménagers et en améliorant son offre de commerce électronique au début de l'an prochain, a indiqué mardi son chef de la direction canadienne.

«Ce n'est pas quelque chose qui va se produire soudainement», a expliqué Sylvain Prud'homme lors d'une conférence de presse, quelques jours après la clôture de la transaction de 3,2 milliards de dollars qui a créé une chaîne canadienne de 539 magasins, avec des revenus annuels de plus de 6 milliards et environ 28 000 employés.

Plusieurs équipes de Lowe's ont étudié diverses facettes du nouveau réseau de magasins. Le nouveau propriétaire des magasins Rona évaluera aussi la décision du détaillant d'établir un projet-pilote qui commencera, dans les semaines à venir, à vendre des appareils électroménagers dans un ou plusieurs établissements qui n'ont pas encore été identifiés.

«(Les consommateurs) observeront certains changements dans les premières étapes, mais je crois qu'il viendra un moment, au début de 2017, où ils vont voir certains changements importants», a expliqué M. Prud'homme aux journalistes au nouveau quartier général canadien de Lowe's, à Boucherville.

Seulement deux dirigeants de Rona ont quitté l'entreprise à la clôture de la transaction - l'ancien chef de la direction Robert Sawyer et le directeur financier Dominique Boies.

Les appareils électroménagers et le commerce électronique seront les premiers changements opérés. Comme son principal rival, Home Depot, Lowe's est un grand vendeur d'électroménagers, incluant les laveuses, sécheuses, cuisinières et réfrigérateurs. Il exploite aussi un site internet qui vend plus de 100 000 produits, comparativement à environ 40 000 produits en magasins. Le site internet de Rona permet d'acheter environ 45 000 produits.

Lowe's a mis de l'argent de côté pour pouvoir mettre à niveau le réseau de commerce en ligne de Rona, a précisé M. Prud'homme.

Et même si l'entreprise américaine ne commence qu'à se familiariser avec les rouages internes de Rona, elle dit n'avoir rencontré jusqu'à présent aucune surprise qui la forcerait à modifier sa stratégie. Lowe's entend toujours exploiter un réseau qui comprendra différentes tailles de magasins et différentes enseignes.

«Nous avons indiqué assez clairement que la marque Rona survivrait et qu'elle serait jouée avec vigueur. C'est une marque très puissante», a-t-il indiqué.

Cela pourrait vouloir dire qu'il n'y aura pas de magasins Lowe's au Québec, où l'enseigne Réno-Dépôt est populaire.

«Nous allons nous assurer que nous avons les bons magasins-entrepôts au Québec. Pour l'instant, cela ne signifie pas qu'ils porteront la bannière Lowe's.»

À l'extérieur du Québec, des magasins Réno-Dépôt additionnels - il en existe déjà deux - pourraient voir le jour.

M. Prud'homme ne voit pas de raison de réduire le nombre de bannières si chacune peut attirer différents genres de clients - les consommateurs ordinaires, les bricoleurs et les entrepreneurs professionnels.

Même si certaines chaînes d'épiceries ont déjà réduit leur nombre de bannières pour économiser notamment sur les coûts des dépliants publicitaires, le grand patron de Lowe's Canada a souligné l'expérience de Loblaw, qui a conservé ses multiples enseignes tout en réussissant à réduire ses coûts.

«Les coûts peuvent aussi avoir un prix et ce prix est de pouvoir être capable de proposer la meilleure offre à un groupe de consommateurs précis», a-t-il fait valoir.