Alors que Beyond the Rack tente d'éviter la faillite, son fondateur, Yona Shtern, a transmis un courriel pour le moins intrigant à certains clients.

« Je tenais à vous contacter personnellement pour aborder le retard inacceptable dans l'expédition des produits que vous avez commandés. La réalité est que nous avons subi des changements de propriétaire dans l'entreprise qui ont malheureusement causé des retards », a écrit l'homme d'affaires dans un courriel transmis le 29 mars et obtenu par La Presse.

Or, l'entreprise n'a pas changé de main. Du moins, pas encore. Aux prises avec des dettes de quelque 52 millions, elle s'est placée à l'abri de ses créanciers à la fin du mois de mars. Depuis, le syndic, Richter, tente de trouver un acquéreur.

Le responsable du dossier, Benoit Gingues, nous a précisé qu'il avait « envoyé des "teasers" à près de 800 personnes au Canada, aux États-Unis et en Europe ». Même s'il croit que « toutes les conditions sont là » pour qu'une vente soit conclue, rien n'est sur le point d'aboutir. Le processus de restructuration judiciaire, qui compte plusieurs étapes, est assez peu avancé, puisqu'il a débuté le 23 mars.

OPTIMISME DU FONDATEUR

Dans son courriel, Yona Shtern affirme tout de même que « la bonne nouvelle est que cette période difficile (des défis corporatifs qui ne vous affecteraient pas normalement) est presque terminée ».

Impossible de savoir ce qui rend le président du site de ventes éclair si optimiste. Peut-être s'agit-il de l'offre d'achat reçue le 7 mars, suggère Benoit Gingues. Les négociations ont pourtant échoué le 16 mars.

Yona Shtern n'a pas rappelé La Presse pour s'expliquer.

Pour le moment, les activités du détaillant sont maintenues grâce à un financement intérimaire (communément appelé DIP). La somme de 1,15 million a été obtenue auprès de Gestion Optifer.

« En tant que fondateur de BTR [Beyond the Rack], je sollicite votre patience pour un peu plus longtemps et j'espère que vous accepterez ce crédit d'achat de 10 $, un gage de reconnaissance pour votre fidélité », conclut Yona Shtern.

Rappelons que l'entreprise montréalaise a perdu 58 millions de dollars au cours des trois dernières années (malgré des ventes de 360,7 millions). Il semble que depuis sa fondation, Beyond the Rack n'ait jamais réalisé de profits, même si elle était considérée comme l'un des plus grands succès commerciaux du Québec sur le web.