Le fabricant de cosmétiques américain Avon, spécialisé dans les cosmétiques vendus en porte-à-porte, a annoncé lundi supprimer 2500 emplois et transférer son siège au Royaume-Uni, après avoir cédé une grande partie de ses activités en Amérique du nord.

Cette restructuration a pour but de lui faire économiser jusqu'à 70 millions de dollars d'ici 2017, est-il précisé dans un communiqué, qui affirme que ce plan social touche différentes régions et divers métiers, sans détailler les zones affectées.

Environ 1700 postes vont être supprimés dès cette année, ce qui entraînera une charge de 60 millions de dollars avant impôts dans les comptes au premier trimestre. L'essentiel de cette charge porte sur les indemnités de licenciement.

Avon Products employait 28 300 personnes hors Amérique du nord (États-Unis, Canada et Mexique) fin 2015.

À Wall Street, le titre bondissait de plus de 2% dans les échanges électroniques de post-séance.

Le groupe n'a pas donné de date exacte pour sa redomiciliation au Royaume-Uni, pays à la fiscalité sur les sociétés plus souple qu'aux États-Unis. Il a juste dit que celle-ci se ferait dans le temps.

Avon va toutefois maintenir ses sites de Suffern et de Rye dans l'État de New York et continuera à être coté à Wall Street sur la plateforme d'échanges NYSE sous le symbole «AVP».

Le départ d'Avon, créé il y a 130 ans à New York par David McConnell, risque de provoquer un tollé au sein de la classe politique américaine en pleine campagne électorale et relancer le débat sur les relocalisations à l'étranger des fleurons américains pour des raisons fiscales.

Baptisé «Tax Inversion», cet exil a été qualifié «d'antipatriotique» par le président Barack Obama, tandis qu'Hillary Clinton, la favorite à l'investiture démocrate pour la Maison-Blanche, promet de mettre en place un «impôt de sortie» pour décourager ces mariages.

Côté républicain, Donald Trump, en tête des sondages, a promis, lui, d'abaisser le taux d'imposition des sociétés à 15% contre 35% actuellement pour les retenir.

Ces derniers mois, le phénomène s'est accentué avec les départs du géant pharmaceutique Pfizer et du groupe industriel Johnson Controls.

Avon avait cédé 80,1% de ses activités nord-américaines en décembre au fonds d'investissement Cerberus pour 170 millions de dollars, dans le cadre d'un plan stratégique visant à économiser 350 millions de dollars et à redresser sa situation financière après trois ans de pertes continues.

Son action s'est effondrée en Bourse: elle s'échange désormais autour de 4 dollars alors qu'elle valait encore 35 dollars en 2010.