Le Groupe Jean Coutu (t.pjc.a)  a vendu moins de lotion solaire et certains autres produits de beauté au deuxième trimestre, alors que le mauvais temps estival a freiné les ardeurs des consommateurs.

Cela n'a toutefois pas empêché la société établie à Longueuil de dévoiler mercredi des résultats stables pour la période de trois mois terminée le 29 août, qui ont été conformes aux attentes des analystes.

«Dans la catégorie des produits de beauté, les pharmacies sont des destinations populaires pour la lotion solaire et nous avons constaté un recul de 10 pour cent dans cette importante catégorie», a expliqué le président et chef de la direction du Groupe Jean Coutu, François Coutu, au cours d'une conférence téléphonique.

«Je n'aime pas devoir dire cela (...) mais cet été, nous avons perdu beaucoup de ventes en raison des conditions météorologiques», a-t-il ajouté.

Au deuxième trimestre, l'entreprise a engrangé des profits de 53,6 millions, ou 28 cents par action, en hausse de 0,3% par rapport à la même période l'an dernier. Ses revenus ont progressé de 1,8%, à 686,6 millions.

Cette performance trimestrielle a en partie répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 690,9 millions ainsi qu'un bénéfice par action de 29 cents.

De leur côté, les ventes comparables ont grimpé de 2,5%. Des augmentations de 2,5% et de 0,4% ont été constatées respectivement dans les sections commerciale et pharmaceutique.

«La saison du retour à l'école a été vraiment bonne, a souligné M. Coutu. Maintenant que Target a quitté le Canada, beaucoup de clients se demandent où aller. Plusieurs de nos pharmacies à proximité d'anciens Target ont bien fait.»

Selon lui, le retrait canadien du géant américain du commerce de détail a aidé Jean Coutu à consolider ses parts de marché et, dans certains cas, de les accroître.

Les nouvelles règles qui seront bientôt imposées aux pharmacies québécoises ont par ailleurs monopolisé une partie de la conférence téléphonique, même si la direction de Jean Coutu n'avait pas beaucoup de détails à fournir.

Québec aurait l'intention d'éliminer le plafond de 15% sur les allocations professionnelles versées aux pharmaciens par les fabricants de médicaments génériques, ce qui permettrait aux pharmacies de négocier de meilleurs taux.

«L'adoption de cette réglementation devrait se faire assez rapidement», a expliqué le grand patron de Jean Coutu.

Ces nouvelles règles, qui doivent être ratifiées par Québec, visent à atténuer l'impact d'une réduction des honoraires des pharmaciens de 177 millions par année imposée par la province, soit l'équivalent d'environ 100 000$ par pharmacie.

Jean Coutu a déjà indiqué que ces changements nuiraient à sa filiale de médicaments génériques - moins dispendieux pour les patients - Pro Doc et à ses résultats financiers d'ensemble, sans toutefois évaluer l'ampleur potentielle des changements pour le moment.

«Nous allons devoir vivre avec (cette situation), s'est limité à dire M. Coutu. Ça aura un impact cette année. Nous espérons que nos pharmaciens propriétaires vont demeurer fidèles à Pro Doc. Nous allons tenter de récupérer ce volume grâce au vieillissement de la population et le recours de plus en plus grand aux médicaments génériques.»

Au deuxième trimestre, les ventes brutes de Pro Doc ont atteint 49 millions, en hausse par rapport à 48,1 millions à la même période l'an dernier.

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a estimé qu'il était encore trop tôt pour savoir comment la chaîne de pharmacies allait absorber l'impact négatif de ce nouveau cadre réglementaire puisque ses détails n'ont pas encore été dévoilés.

«Une fois les changements connus, Jean Coutu devrait tenter de se pencher sur sa chaîne d'approvisionnement, mais la direction a souligné que ses fournisseurs avaient déjà effectué des concessions à ce chapitre dans le passé», écrit l'analyste dans une note de recherche.

L'action de la chaîne de pharmacies a gagné mercredi 6 cents pour clôturer à 20,60$ à la Bourse de Toronto.