Malgré les récents échecs observés dans le secteur du commerce de détail au Canada, la grande patronne des librairies Indigo a estimé lundi que le marché était prêt à renaître et que son entreprise croyait être en mesure de renouer avec la croissance.

Lors de l'assemblée des actionnaires de la société à Toronto, la chef de la direction Heather Reisman a indiqué qu'Indigo Books and Music était en bonne posture pour naviguer les eaux troubles qui ont eu raison de la bannière Future Shop et du détaillant Target Canada ces six derniers mois.

«Si on peut offrir aux consommateurs une expérience physique captivante, ils vont vouloir en profiter» a-t-elle fait valoir, ajoutant que l'achalandage dans ses magasins avait progressé de deux pour cent pendant l'exercice financier 2014.

Indigo a perdu 3,5 millions $ au cours de l'exercice clos le 28 mars, ce qui était inférieur à la perte de 31 millions $ de l'exercice précédent.

Indigo espère pouvoir élargir son champ d'activités en regardant au-delà des livres, dans un contexte de concurrence en ligne et de baisses de prix de la part de rivaux comme Walmart et Amazon.

Ces cinq dernières années, Indigo a amélioré son offre pour y ajouter une large gamme de produits comme des articles de maison, des appareils électroniques, des jouets et des cadeaux.

La société veut maintenant élargir ce concept à un plus grand nombre de ses 218 magasins, tout en restant un des plus grands libraires au pays, a expliqué Mme Reisman.

Indigo va en outre ouvrir un nouveau magasin phare dans le centre commercial torontois Sherway Gardens en février 2016.

Indigo compte 91 grands magasins exploités sous les bannières Indigo et Chapters, ainsi que 127 magasins de plus petite taille, souvent dans des centres commerciaux, sous diverses autres bannières, dont Coles.

Après avoir fermé huit magasins l'an dernier, Indigo prépare une nouvelle croissance, a annoncé Mme Reisman.

«Nous cherchons à prendre de l'expansion sur de plus petits marchés», a-t-elle précisé.

Indigo a notamment investi dans son site internet et offre des livres électroniques en téléchargement, ainsi que la livraison gratuite à des magasins.

Selon Mme Reisman, si Indigo a su faire preuve d'une meilleure résilience que les détaillants de musique ou de films, c'est entre autres parce que le libraire a facilité l'accès aux livres dans n'importe quel format privilégié par ses consommateurs.

En outre, alors que la consommation de la musique et des films a migré rapidement vers le numérique, rien ne bat encore le sentiment de tenir un bon vieux livre dans ses mains, a-t-elle ajouté.

«Lorsque vous voulez vous asseoir et profiter d'un livre (...) je crois que les livres physiques restent une technologie formidable.»