Les 1800 employés d'Ericsson à Montréal devront bientôt faire leurs boîtes. L'important laboratoire de recherche déménage au moment où l'on apprend l'existence d'un immense projet de centre commercial dans le secteur, à l'intersection des autoroutes Décarie et Métropolitaine.

Selon une porte-parole d'Ericsson, Patricia MacLean, la décision de déménager est récente et n'a pas été imposée par la nouvelle vocation potentielle du secteur.

«Cela n'a pas été un facteur, a-t-elle expliqué à La Presse, vendredi. Ericsson surveille constamment son parc immobilier pour s'assurer qu'il répond à ses besoins d'affaires.»

Ericsson prévoit emménager au début de 2017 dans un édifice qu'elle fera construire à quelques kilomètres de là, à l'intersection du boulevard Poirier et de l'autoroute 40, dans l'arrondissement de Saint-Laurent.

«Cela nous permettra d'employer les aménagements de bureaux conçus par l'entreprise et de mieux utiliser l'espace», a indiqué Mme MacLean.

Ericsson était locataire des immeubles qu'elle occupait le long du boulevard Décarie.

Il s'agira d'un deuxième projet de construction d'importance pour Ericsson dans la région métropolitaine. L'entreprise a déjà investi 350 millions dans la construction d'un immense centre d'essai à Vaudreuil, en banlieue ouest. La fin de la construction de celui-ci est prévue pour l'automne prochain.

La Presse Affaires a appris au maire de Ville de Mont-Royal, Philippe Roy, l'intention d'Ericsson de déménager. 

«Tant mieux pour Saint-Laurent, on ne fait pas de compétition pour l'emploi», a-t-il réagi.

Immense projet commercial

Les bureaux actuels d'Ericsson font partie d'un quadrilatère qui fait présentement l'objet d'une démarche de changement de zonage, au conseil municipal de la Ville de Mont-Royal. 

Le promoteur Carbonleo, à l'origine du projet DIX30, a confirmé hier dans un communiqué «son intérêt à développer un projet urbain multifonctionnel et novateur, localisé dans le cadran sud-ouest de l'échangeur Décarie».

Peu de détails ont filtré sur le projet mijoté par Carbonleo. Un avis a été donné lors de la réunion de janvier du conseil afin de créer un plan particulier d'urbanisme (PPU) pour le quadrilatère compris entre les deux autoroutes, l'avenue Royalmount et le chemin Devonshire.

Les terrains occupés par Ericsson ne font toutefois pas partie de ceux qui ont été acquis, affirme Carbonleo.

«Probablement que cette zone sera beaucoup plus grande que ne le sera le projet lui-même», a indiqué M. Roy.

 La Ville accueille plus que favorablement ce projet, qui redonnerait vie à un secteur qui a perdu de son dynamisme malgré sa situation géographique envieuse. En fait, c'est justement cette situation géographique qui aurait nui au secteur, selon le maire.

«Les terrains étaient devenus très chers parce que les gens savaient qu'il y aurait quelque chose de majeur. Tout le monde réalisait que c'était l'endroit idéal pour un gros projet et là, ça arrive.»

Selon M. Roy, l'éventuelle construction de ce centre, qui pourrait contenir boutiques, restaurants et hôtel, notamment, est une bonne nouvelle non seulement pour Mont-Royal, mais aussi pour tout Montréal.

«Depuis deux décennies, les centres commerciaux de nouvelle génération se bâtissent en banlieue, à Mirabel, Laval ou Brossard. Là, on parle probablement de celui qui sera le plus au goût du jour.»

La circulation, déjà difficile dans le secteur, sera une priorité pour la municipalité, assure le maire, qui sent aussi qu'il s'agit d'un enjeu majeur pour le promoteur.

«C'est le plus gros défi de ce projet-là, à mon avis», reconnaît-il.

La station de métro De la Savane, située de l'autre côté de l'autoroute Décarie, devrait être reliée au projet pour en faciliter l'accès.

Note : une version précédente de ce texte, publiée vendredi matin, établissait faussement un lien direct entre le projet de centre commercial et la décision d'Ericsson de déménager.