Amputée de 50 de ses 90 magasins, la chaîne Jacob est maintenant à vendre. Les acquéreurs et investisseurs potentiels, identifiés par le syndic PwC, recevront les documents de sollicitation officiels la semaine prochaine. Le processus doit être complété d'ici la fin du mois.

Le détaillant, qui s'est placé à l'abri de ses créanciers le 5 mai, doit par ailleurs leur présenter une offre avant le 6 octobre. À moins que la Cour ne lui accorde un délai additionnel pour s'exécuter.

Entre-temps, 40 magasins poursuivent leurs activités. Du nombre, 24 sont situés au Québec (comparativement à 36 avant le début de la restructuration). Les 16 autres sont en Ontario.

«L'entreprise croit qu'avec les résiliations de baux effectuées, elle a atteint le nombre optimal de magasins pour que ses activités soient profitables», peut-on lire dans le plus récent rapport de PwC.

Cette rationalisation pousse Jacob a cessé d'utiliser son centre de distribution du boulevard Cavendish, dans l'arrondissement de Saint-Laurent. Le propriétaire du local de 115 000 pieds carrés, Cominar, a reçu un avis de résiliation de bail. Mardi, une vente aux enchères y a été tenue.

Les biens liquidés étaient des «actifs dont nous n'aurons pas besoin pour opérer les magasins que nous souhaitons conserver», a seulement indiqué Cristelle Basmaji, porte-parole de l'entreprise et fille du président-fondateur, Joseph Basmaji.

Dorénavant, le détaillant de vêtements n'utilisera plus que l'entrepôt situé à son siège social, sur le chemin de la Côte-de-Liesse. Quant au nombre de personnes toujours à l'emploi de Jacob, Cristelle Basmaji affirme l'ignorer. Au printemps, il y en avait environ 1000 dans les magasins et 120 au siège social.

Valeur de l'entreprise

Joseph Basmaji avait annoncé, en mai, qu'il allait fermer boutique, étant donné les problèmes financiers de son entreprise. Mais il a fini par changer son fusil d'épaule. Sa fille confirme qu'il cherche le moyen de «relancer la marque» avec un nombre réduit de magasins dans deux provinces, comme l'avait annoncé en primeur La Presse Affaires, en juillet. Cela laisse croire que l'homme d'affaires pourrait déposer une offre d'achat.

La partie n'est pas gagnée pour autant, puisque Jacob ne s'est toujours pas trouvé de nouveau prêteur. Le dernier rapport du syndic note que «jusqu'ici, l'entreprise a eu des discussions avancées avec plusieurs institutions financières qui pourraient potentiellement fournir un financement de sortie».

De plus, Jacob n'a pas été en mesure de s'entendre avec «ses différentes parties prenantes afin de déposer une proposition viable» à ses créanciers, mentionne PwC. Le différend [avec les créanciers] porte sur «la valeur de l'entreprise et de ses actifs, une fois la restructuration terminée».

«Jacob souhaite identifier la valeur de ses actifs afin de bien déterminer les montants auxquels les créanciers auront droit. Nous croyons que le processus de vente des actifs est la meilleure façon de le faire et qu'il s'agit aussi de la solution la plus positive pour toutes les parties concernées», nous a écrit Cristelle Basmaji. Celle-ci n'a pas été en mesure de nous donner plus de détails. Le syndic responsable du dossier, Claudio Filippone, n'a pas voulu répondre à nos questions.

Depuis que le détaillant s'est placé à l'abri de ses créanciers, le 5 mai, il a réalisé un chiffre d'affaires de 30,3 millions et ses débours ont atteint 20,9 millions (période terminée le 9 août). Son prêteur intérimaire, Continental Capital, a remboursé la CIBC.