Mountain Equipment Co-op (MEC) entre à l'université. L'entreprise ouvre un premier magasin sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver.

Il s'agit en fait d'un espace-boutique (shop-in-a-shop) de 850 pieds carrés, aménagé dans la librairie du campus. Une centaine de produits MEC y seront vendus. «Des articles pour le vélo, le yoga et la course principalement, tout ce qui inspire l'activité à l'extérieur», dit Anne Donohoe, vice-présidente nationale, marketing de MEC.

Les produits ne seront pas vendus moins cher que dans les autres magasins de la chaîne, mais on n'y trouvera que des articles à moins de 100$. Des stages santé et divers cours seront aussi organisés par MEC.

«ParticipAction soulevait récemment que la chute la plus abrupte d'activités survient après l'école secondaire, souligne Anne Donohoe. Ce sont principalement les sports d'équipe qui écopent. Il nous fallait donc cibler les jeunes adultes. On est en train de voir comment les intéresser à être actifs.»

MEC ne cache pas que ce petit magasin est un test pour une implantation éventuelle sur d'autres campus au Canada. «Les librairies universitaires ne sont pas aussi fréquentées qu'auparavant, note Anne Donohoe, qui a pris la parole hier au RDV Marketing d'Infopresse. Les étudiants se rendent en ligne aujourd'hui pour leurs manuels. Les universités cherchent donc d'autres vocations pour les faire revenir dans leurs librairies.

«De notre côté, ça nous permet de nous mettre en valeur et de capter une clientèle qu'on pourra retenir longtemps», ajoute Anne Donohoe.

Investissement minimal

La librairie de l'Université de la Colombie-Britannique compte également une succursale de l'américaine Bed Bath&Beyond. Une telle implantation nécessite un investissement minimal de la part des entreprises. La librairie fournit la main-d'oeuvre et les installations pour la marchandise, entre autres.

Si l'image de MEC passe d'abord par ses 17 magasins grande surface, dont trois au Québec, l'entreprise de plein air teste depuis deux ans de nouvelles façons de s'afficher, de présenter sa marchandise et d'élargir sa clientèle.

En septembre 2012, MEC décidait en effet d'ouvrir un magasin plus petit davantage axé sur les sports urbains, rue Saint-Denis à Montréal, non loin des concurrents Lolë et Lululemon. Un succès? «Il faut être prêt à gagner et à s'incliner en affaires, répond Anne Donohoe, qui ne dévoile pas les revenus du MEC nouveau concept. L'adresse sur Saint-Denis nous permet de tester de nouvelles marques notamment.»

De 2012 à 2013, le chiffre d'affaires de MEC a crû de 8%, affirme Anne Donohoe. «Celui-ci grossit à un rythme plus élevé au Québec qu'ailleurs au Canada, étant donné que MEC est implantée dans la province depuis 10 ans, et non 40», souligne la vice-présidente, marketing.

Pour l'instant, l'entreprise n'a pas l'intention d'ouvrir d'autres magasins urbains. Elle s'est plutôt activée à changer son image depuis deux ans: retrait de la montagne sur son logo, réaménagement de ses magasins grande surface, diversification de la marchandise ciblant le plein air autant que les sports pratiqués plus près de la maison... Au risque de déplaire aux membres purs et durs de MEC! «Il restera toujours un petit groupe de gens opposés à nos changements, note Anne Donohoe. Mais si on veut rester en santé, il faut être ouvert d'esprit.»