Les ventes des dépanneurs d'Alimentation Couche-Tard (T.ATD.B) pourraient souffrir de la décision du gouvernement Harper de hausser de 4 $ le prix d'une cartouche de 200 cigarettes, croit un analyste financier.

Ce réajustement du droit d'accise sur les produits du tabac devrait permettre à Ottawa d'engranger des revenus supplémentaires de 685 millions de dollars dès 2014-2015 et l'aider à renouer avec l'équilibre budgétaire d'ici deux ans.

Ce droit d'accise, qui sera ajusté tous les cinq ans en fonction de l'indice des prix à la consommation, vise également les cigares, le tabac ainsi que le tabac haché pour les cigarettes roulées.

Certains détaillants, comme Couche-Tard, risquent ainsi d'être affectés négativement par cette mesure, écrit Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, dans un rapport diffusé mercredi.

«Les produits du tabac représentent un peu plus de 40% du total des ventes des dépanneurs de l'entreprise», souligne-t-il.

M. Sklar estime toutefois que Couche-Tard devrait être en mesure d'absorber cet impact négatif puisque les ventes de ses établissements canadiens ne représentent que 6% de ses ventes totales et 15% de ses marges.

«Une hausse de la taxe sur le tabac pourrait inciter les consommateurs à réduire leurs achats ou se tourner vers la contrebande, écrit l'analyste. Toutefois, les expériences passées ont démontré qu'un recul des ventes s'estompe après quelques mois.»

Il souligne également que l'entreprise a déjà fait face à plusieurs défis en lien avec le tabac au cours des dernières années, notamment en raison du recul du nombre de fumeurs et une augmentation des taxes dans d'autres pays.

«Pour riposter, Couche-Tard avait lancé une marque privée de cigarettes, Crown, aux États-Unis, afin d'offrir une alternative plus économique à ses consommateurs tout en étant en mesure de maintenir ses marges», explique M. Sklar.

À la Bourse de Toronto, le titre d'Alimentation Couche-Tard a terminé la séance en progression de 1,39 $, ou 1,65%, à 85,57 $.