Les magasins de vêtements pour femmes Rio Sud sont de nouveau en difficultés financières, quatre ans après avoir subi une faillite. L'entreprise montréalaise, qui compte une douzaine de points de vente, s'est placée à l'abri de ses créanciers le 19 novembre, a appris La Presse Affaires. Elle doit leur faire une offre d'ici au 3 février.

Ses dettes s'élèvent à 2,2 millions de dollars en raison «d'un concours de circonstances malencontreuses et du contexte économique de l'industrie dans laquelle elle opère», peut-on lire dans l'une des requêtes effectuées en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité. Une «société soeur» à numéro du détaillant est aussi à l'abri de ses créanciers depuis le 22 novembre. C'est elle qui loue les locaux de la rue Chabanel qui servent de siège social et d'entrepôt pour les magasins.

«En pourparlers»

Le détaillant affirme être «en pourparlers avec un manufacturier de vêtements qui recherche un réseau de distribution pour la vente de ses produits et qui serait intéressé à injecter des capitaux dans la société». Il évalue aussi la possibilité de fermer des magasins et recherche du financement additionnel. Rio Sud dit analyser ses opérations «dans le but ultime de redresser la viabilité future de l'entreprise».

Il n'a pas été possible d'obtenir plus de détails au sujet de l'entreprise auprès de son président, Silvio Pittarelli, qui a préféré ne pas répondre à nos questions. Quant au syndic responsable du dossier, Sébastien Iannitello, il est en vacances. Le détaillant ne possède pas de site internet.

Une faillite en 2009

Ce n'est pas la première fois que Rio-Sud est en difficultés financières.

Le détaillant, qui appartient majoritairement à Silvio Pittarelli, selon le Registre des entreprises du Québec (REQ), avait fait une proposition concordataire à ses créanciers en novembre 2008 et avait fait faillite en octobre 2009, précise le Bureau du surintendant des faillites Canada. Il s'agissait d'entités juridiques différentes de celle qui exploite aujourd'hui les magasins. Mais le propriétaire était Silvio Pittarelli, qui avait d'ailleurs commenté la situation dans les médias.

À l'époque, le syndic responsable du dossier était RSM Richter, qui n'a pas été en mesure de nous dire ce qui s'était produit après la faillite. L'actuel avocat de la société à numéro qui chapeaute Rio Sud, chez De Grandpré Chait, a affirmé ne pas connaître l'historique de son client.

Caisse de dépôt

Rio Sud avait aussi fait les manchettes en 2000 quand Montréal Mode International, ancienne filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, l'avait achetée pour 7,6 millions. Le détaillant comptait alors 160 employés et 11 points de vente, tous en régions. «Rio Sud existe depuis 25 ans, l'équipe est solide, le modèle est simple et efficace», avait alors affirmé sa présidente, Chantal Levesque, à La Presse Canadienne. Or, 15 mois plus tard, l'entreprise avait été évaluée à 2,4 millions, soit une perte de 60%. Elle a été vendue à M. Pittarelli en 2004.