Quelque 250 employés des librairies Renaud-Bray, membres du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB-Québec), sont en grève depuis minuit, vendredi soir, pour une période de 48 heures.

La nouvelle a été annoncée dans un communiqué syndical publié une heure avant le déclenchement du débrayage. Cette décision touche 11 des 29 succursales de l'entreprise, la plupart étant situées dans la grande région de Montréal. Ils exercent ainsi le mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée, adopté le 11 octobre dernier. La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2012.

Dénonçant ce qu'il considère être du sur-place dans les négociations, le directeur général du SEPB-Québec, Serge Cadieux, a qualifié de «coup de semonce» la grève de 48 heures dans les succursales syndiquées de la chaîne de librairies ce week-end. Il a également rappelé que le syndicat souhaite la signature d'une convention collective au plus tard le 30 octobre 2013.

Selon M. Cadieux, les deux dernières séances de négociation, tenues les 18 et 21 octobre, n'ont mené à rien. M. Cadieux dit que le SEPB-Québec s'est assuré de la disponibilité du conciliateur pour un blitz de négociations tous les jours de cette semaine, y compris ce week-end.

Toutefois, ajoute M. Cadieux, Renaud-Bray aurait avisé le syndicat que son représentant, Dominic Proulx, n'était pas disponible, ce qui laisse croire au syndicat que l'employeur ne prend pas ces négociations au sérieux.

Selon M. Cadieux, la reconnaissance du métier de libraire, la stabilité des horaires et les conditions salariales sont les priorités du SEPB dans cette négociation. Le syndicat demande aussi des augmentations de 3% par année pendant trois ans et dit n'avoir reçu, à ce jour, aucune offre de l'employeur.

«Nous voulons que Renaud-Bray reconnaisse le métier de libraire et ne lui fasse pas faire n'importe quoi. Un libraire doit conseiller les clients et non pas faire du travail de commis et récurer les toilettes comme cela est le cas dans certaines succursales», indique le directeur général du SEPB, dans le communiqué.

«Nous voulons des gens sérieux à la table de négociations et nous voulons régler le dossier de Renaud-Bray d'ici le 30 octobre, sinon nous mettrons à exécution le mandat clair voté massivement par nos membres», a lancé Serge Cadieux.

M. Cadieux a tenu à préciser que l'objectif de son camp «n'est pas d'aller en grève générale illimitée. Son objectif est de conclure une convention collective» mais, d'après lui, «il faut être deux pour danser le tango».

Selon cette même source, des rencontres de négociations sont prévues dimanche et mercredi.

Serge Cadieux a ajouté que même si la date butoir fixée par son syndicat approche, il ne perd pas espoir.

«Avec de la volonté, tout est possible. Ce n'est pas un dossier qui est complexe. ... On est ouvert à trouver une solution mais ça nous prend quelqu'un de l'autre côté qui est prêt à jouer la même partie que nous», a-t-il lancé en guise de conclusion à l'occasion d'une entrevue avec La Presse Canadienne.