Une menace de débrayage plane sur plusieurs des succursales du réseau Renaud-Bray.

Ce moyen de pression pourrait être déclenché dans une dizaine de librairies situées entre autres à Montréal, à Sherbrooke, à Saint-Jérôme et à Laval. La convention collective des employés, qui y travaillent, est échue depuis le 31 décembre 2012.

Selon le directeur général du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB-Québec), Serge Cadieux, la nouvelle convention collective devrait inclure trois revendications principales pour être jugée acceptable.

Il faudrait, d'abord, qu'elle renferme une reconnaissance formelle de l'importance d'embaucher des libraires. D'après M. Cadieux, par souci d'économie, l'entreprise tend de plus en plus à miser sur «des commis sans spécialisation» au détriment des «véritables professionnels de la littérature».

Il ajoute que les employés réclament également une garantie de stabilité. Serge Cadieux soutient que la partie patronale a fait une «demande farfelue» en la matière.  Il précise qu'elle souhaiterait pouvoir modifier les horaires sur une base hebdomadaire, ce qui pose problème particulièrement pour «les employés à temps partiel qui sont souvent des étudiants».

Enfin, au chapitre de la rémunération, le directeur général du SEPB-Québec espère pouvoir obtenir pour ses membres des hausses de trois pour cent pour chacune des trois années de la future convention collective.

La prochaine séance de négociations est prévue pour jeudi et elle se déroulera une fois de plus en présence d'un conciliateur.

La direction de Renaud-Bray demeure optimiste. Elle estime qu'à ce jour, les pourparlers se sont déroulés «dans un climat de respect mutuel» et que «des accords de principe sur plusieurs articles ont été obtenus».

Elle persiste à croire qu'un accord satisfaisant pour les deux parties peut être atteint afin d'éviter l'éclatement d'un conflit de travail avant les Fêtes, «un temps fort sur le plan commercial».

Elle invite le syndicat à renoncer à mettre de l'avant sa «stratégie de l'impasse» car «une telle approche pourrait compromettre la rentabilité de l'entreprise et, de surcroît, pénaliser l'ensemble de la chaîne du livre - notamment les éditeurs et les auteurs - déjà fragilisée par des conditions économiques défavorables».

Malgré cette mise en garde, le camp syndical ne semble pas vouloir fléchir.

En entrevue à La Presse Canadienne samedi matin, M. Cadieux a lancé que «si ça ne débloque pas d'ici le 30 octobre, on n'aura pas d'autre choix que d'exercer le mandat (de grève)».