La Compagnie de la Baie d'Hudson (HBC), qui possède notamment les magasins La Baie, ne manque pas d'ambition pour l'enseigne américaine Saks Fifth Avenue, acquise l'été dernier. Même si la transaction de 2,9 milliards US n'est pas encore conclue, le détaillant envisage d'exporter le concept en Asie.

De passage hier devant le Cercle canadien de Montréal, la présidente de HBC, Bonnie Brooks, n'a pas caché qu'elle souhaitait ouvrir des magasins Saks Fifth Avenue au Canada, mais aussi à l'étranger. Et ce, «bientôt».

«Nous croyons que c'est une marque très connue partout dans le monde. Il y a une formidable occasion d'être l'une des premières chaînes internationales de grands magasins», a lancé celle qui dirige HBC depuis 2008 et qui quittera ses fonctions en janvier. Saks Fifth Avenue a 41 magasins, tous situés aux États-Unis.

La dirigeante n'a pas voulu révéler quels pays étaient dans sa ligne de mire, ni son échéancier ni le nombre de magasins prévus. Mais elle a rappelé qu'elle connaît bien le marché chinois. Elle a travaillé à Hong Kong pendant 11 ans pour le Lane Crawford Joyce Group, un détaillant qui exploite plus de 500 grands magasins en Asie.

«L'Europe est certainement une possibilité, mais l'Asie est plus logique», a-t-elle ajouté.

Bonnie Brooks a précisé que l'expansion internationale de Saks Fifth Avenue commencerait par l'ouverture de magasins au Canada. L'entreprise prévoit inaugurer 7 magasins Saks (dont «une bonne représentation au Québec») et 25 établissements à prix réduit appelés Saks Fifth Avenue OFF 5TH «aussi tôt que possible».

Meilleure croissance au Québec

Elle n'a pas voulu dire si Saks s'installera dans le magasin La Baie d'Hudson du centre-ville de Montréal, se limitant à dire que «toutes les options étaient possibles».

Entre-temps, HBC investit dans ses magasins La Baie, qui viennent d'être rebaptisés La Baie d'Hudson. Les logos avec le B formé d'un ruban ont d'ailleurs été retirés des façades.

Au Québec, tant les magasins de banlieue que celui du centre-ville de Montréal subissent actuellement une cure de rajeunissement. Aux Galeries d'Anjou et au Carrefour Laval, des boutiques Top Shop/Top Man - marque britannique à prix modérés - viennent d'être intégrées. Rue Sainte-Catherine Ouest, où HBC dit avoir «déjà dépensé une fortune», les travaux continuent. Ils prennent plus de temps que prévu parce que l'édifice est «complexe», a expliqué Bonnie Brooks.

La Baie d'Hudson affirme que ses ventes augmentent davantage au Québec qu'en Ontario, en ce moment. Il n'a pas été possible d'obtenir les ventes au pied carré dans les deux provinces pour les comparer, cependant.

«Notre objectif est d'accroître la productivité des magasins et le rendement des actionnaires», a soutenu la conférencière qui s'est permis quelques blagues au cours de sa présentation.