Décidément, l'attrait de Dollarama (T.DOL) ne se dément pas. Même s'il ne fait pas de publicité, le détaillant québécois a réussi à accroître la clientèle dans ses magasins au cours de l'été. De plus, les clients ont augmenté leurs dépenses. Résultat: des ventes comparables, des profits et un titre en forte hausse à la Bourse de Toronto.

Le nombre de clients ayant franchi la porte de l'un ou l'autre des 828 Dollarama au Canada a bondi de 1,5% au cours des mois de mai, juin et juillet. Un résultat qui contraste avec ceux de Metro et de Walmart qui ont tous deux subi une baisse de la clientèle ces derniers mois.

Et une fois en magasin, les clients de Dollarama ont rempli davantage leur panier qu'auparavant, ce qui a provoqué une hausse moyenne de la valeur des transactions de 4,6%.

La popularité croissante des produits à plus de 1$ (3$ au maximum) y est pour quelque chose: ils génèrent désormais 62% des ventes, comparativement à 56% un an plus tôt. «Nous voyons des progrès avec notre offre de produits à 2,50$ et à 3$, introduite au milieu de l'an dernier», a indiqué le président et chef de la direction de Dollarama, Larry Rossy, précisant que leur taux de pénétration croissait de manière «lente, mais constante».

«La performance de Dollarama s'explique par le fait qu'ils n'ont pas de concurrence forte. Il y a bien d'autres acteurs dans ce secteur, mais aucun avec leur notoriété. Nous ne sommes pas dans le même environnement que la concurrence que se livrent les Metro, IGA, etc.», observe Marie-Claude Frigon, associée chez Richter et experte en vente au détail.

L'ajout de 22 nouveaux magasins a aussi contribué à faire augmenter à 511 millions de dollars les ventes de Dollarama au-delà des attentes du marché (506 millions). Ce rythme effréné d'ouvertures (93 depuis un an) devrait se maintenir. Larry Rossy prévoit «entre 70 et 80» inaugurations au cours du prochain exercice «dans des emplacements de haute qualité".

Selon l'analyste Neil Linsdell, de l'Industrielle Alliance Valeurs mobilières, Dollarama pourra continuer sur sa lancée pendant encore 10 ans, puisqu'il y a de la place au Canada pour 2400 magasins à 1$. «Par la suite, nous prévoyons que la croissance proviendra de son expansion en Amérique centrale [Dollarama y approvisionne la chaîne Dollar City].»

Consolidation

Le secteur des magasins à 1$ se consolide, selon Larry Rossy. Dollarama a d'ailleurs acquis, au dernier trimestre, sept baux de Bargain Shop, une chaîne qui s'est placée à l'abri de ses créanciers en février dernier. Les locaux accueilleront un Dollarama «d'ici 6 à 12 mois», prévoit-on. Le dirigeant a aussi indiqué qu'il avait ouvert quatre magasins dans d'anciens Everything for a Dollar et qu'un cinquième ouvrirait sous peu.

Impact de Target

Six mois après l'arrivée au Canada du géant américain Target, Dollarama n'en ressent pas autant les effets qu'anticipé. «Je ne crois pas que Target soit bien implantée. Ils sont en train de s'ajuster, et ça va leur prendre un certain temps avant de comprendre que le Canada n'est pas comme les États-Unis, estime M. Rossy. On s'attend à ce que Target attire éventuellement plus de clients que Zellers, mais ça va prendre du temps, ce qui est certainement une surprise pour l'industrie.»

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RÉSULTATS DU DEUXIÈME TRIMESTRE

> Ventes: 511,3 millions (+ 16%)

> Ventes comparables: + 6,2%

> Marge brute: 36,6% (en légère baisse en raison des coûts associés à l'ouverture de magasins)

> Profit net: 58,8 millions (+ 20%)

> Profit net par action sur une base diluée: 82 cents (+ 24%)

> Valeur de l'action: 79,30$ (+ 7%)