En fermant deux dépanneurs syndiqués, Couche-Tard n'a agi que dans un seul objectif: «gérer efficacement son réseau», a plaidé l'avocat de l'entreprise ce matin, à la Commission des relations du travail (CRT).

En cette deuxième journée de plaidoiries, au terme d'une affaire qui l'oppose à la CSN depuis un an et demi, Me Benoit Larose a insisté sur le fait que Couche-Tard est une entreprise décentralisée qui fonctionne avec des «business units». «Chaque unité d'affaires doit rencontrer ses objectifs financiers», a poursuivi l'avocat, sans révéler de chiffres. 

Ainsi, il est faux de dire, selon lui, que la CSN négocie avec «entreprise qui fait de l'argent et qui est présente aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Le syndicat négocie avec un dépanneur». 

En 2011, Couche-Tard avait fermé deux commerces, l'un sur la rue Saint-Denis (angle Beaubien) et l'autre sur Jean-Talon (coin Iberville). Le premier était sur le point d'obtenir une accréditation syndicale tandis que l'autre négociait déjà sa première convention collective.  

Me Benoit Larose a tenté de démontrer que les fermetures n'ont pas été précipitées, comme le prétend la CSN, mais qu'elles étaient envisagées depuis un certain temps étant donné la faiblesse de leurs résultats financiers et d'autres facteurs. 

Le litige avec la CSN porte aussi sur une vidéo dans laquelle le président de Couche-Tard, Alain Bouchard, s'adresse à ses employés. La centrale syndicale y a vu des menaces et une entrave à la syndicalisation. Pour la chaîne de dépanneurs, le PDG a droit à sa liberté d'expression. 

La CSN fera entendre sa réplique cet après-midi.